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Didier Guillaume : "on ne peut pas mettre l'agriculture et l'alimentation dans des accords internationaux"

Didier Guillaume, Ministre de l'Agriculture, était l’invité du “petit déjeuner politique” de Patrick Roger le 5 mai sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 7h40.

Didier Guillaume : "Aujourd'hui, chaque kilo produit par l'éleveur lui coûte de l'argent, je dis stop !"

La consommation de viande bovine cartonne dans les grandes surfaces et les boucheries, mais les éleveurs se disent étranglés, les prix baissent chez eux. "Ça fait des années que la situation est comme ça ! affirme Didier Guillaume. Je réunis l'ensemble de l'interprofession de la filière bovine, des producteurs jusqu'à la distribution, pour comprendre pourquoi ce prix continue à baisser chez les éleveurs. Avec le confinement, l'achat de steaks hachés frais a augmenté de 35% et de steaks hachés surgelés de 55% annonce le ministre. Aujourd'hui, chaque kilo produit par l'éleveur lui coûte de l'argent, ça n'est pas possible, je dis stop ! Je ne pourrai pas tolérer longtemps que les éleveurs perdent de l'argent alors que la consommation de viande augmente".

 

Il devait y avoir une transparence dans la chaîne sur les coûts souligne Patrick Roger. "Une transparence a été faite sur l'ensemble de la chaîne de la filière bovine, de l'amont à l'aval confirme Didier Guillaume, en mettant en place un coût de production théorique. Mais il n'est pas pris en compte aujourd'hui déplore-t-il et je ne peux pas organiser une entente sur les prix, c'est interdit par la loi ! Il y a un coût indicatif et il faut que l'éleveur soit rémunéré à sa juste valeur, nous en parlerons cet après midi. On se mettra d'accord sur le prix global auquel revient d'élever un animal puis de l'abattre pour la consommation des concitoyens et on va voir où il y a des trous dans la raquette".

"La loi Egalim mise en place l'année dernière ne marche pas assez, il y a un problème estime Didier Guillaume. Mais nous sommes dans une économie libérale, ce n'est pas à l'État de fixer les prix, ce serait de l'entente illégale sur les prix insiste-t-il. Mais il faut regarder pourquoi les choses ne vont pas, avoir une transparence totale. J'apporte tout mon soutien aux éleveurs bovins affirme le ministre de l'Agriculture".

 

"L'alimentation est une pépite, la nourriture ne peut pas être échangée !"

Un accord a été signé sur les importations de viande entre l'Union Européenne et le Mexique. Des éleveurs du Massif Central ont lancé une pétition pour dénoncer "l'absurdité de cet accord qui permet de l'importation de viande de l'étranger". "On dirait que nous n'avons pas tout à fait compris ce qu'il se passe aujourd'hui dans le monde, où la moitié de nos habitants sont confinés regrette Didier Guillaume. Oui il faut des accords internationaux, mais pendant la crise, que l'Union Européenne signe cet accord avec le Mexique, c'est normal que cela soit mal compris ! Ce n'est pas comme cela qu'il faut procéder, et je pense que cet accord aura du mal à se faire ratifier par les États membres précise-t-il. 

"Le président de la République a dit qu'il faudrait une souveraineté alimentaire, et donc une exception agricole, une exception alimentaire dans les accords de libre échange. Selon le ministre, on ne peut pas mettre l'agriculture et l'alimentation dans des accords internationaux. On n'échange pas des voitures, des fusées ou des avions avec de la viande et de l'alimentation. Nous devons prendre nos responsabilités, l'alimentation est une pépite, la nourriture ne peut pas être échangée" insiste-t-il.

 

"Les prix n'ont pas augmenté pendant le confinement"

Didier Guillaume tient à "saluer la grande distribution, ainsi évidemment que les commerces de détail ajoute-t-il. Le coût du caddie a augmenté, parce qu'on achète plus de choses, mais les prix n'ont pas augmenté pendant le confinement, la grande distribution a joué le jeu. Elle a par exemple mis en avant l'agneau français pour Pâques : 100% de l'agneau français abattu a été vendu dans la grande distribution. 

Si nous voulons une souveraineté alimentaire, qui sera européenne avant tout, et française, il faut acheter français et pour acheter français, il faut trouver de l'alimentation française, et donc repenser l'ensemble de la filière alimentaire, comment nous produisons, comment nous produisons mieux et comment nos concitoyens peuvent avoir les moyens d'acheter français" explique le ministre.

La viticulture et l'horticulture ont souffert pendant le confinement. "Le gouvernement a été très réactif sur de nombreuses filières, agricole comme économique estime Didier Guillaume. Sur la viticulture, nous aurons une réunion mercredi 6 mai avec Bruno Le Maire, Gérald Darmanin et l'ensemble de la filière boisson et nous verrons comment aider le secteur viticole".

 

"Je suis favorable à ce que les restaurants rouvrent le plus vite possible"

"À partir de lundi 11 mai, tous les commerces doivent ouvrir, avec les mesures de précaution annonce Didier Guillaume. Je suis favorable à ce que les restaurants rouvrent le plus vite possible ajoute-t-il. Un point sera fait fin mai."

"Il n'y aura pas à faire pression sur les préfets pour rouvrir les marchés précise par ailleurs le ministre : la règle sera l'ouverture à partir du 11 mai des marchés. Mon objectif c'est que 100% des marchés rouvrent le plus vite possible, avec les mesures sanitaires".

 

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