"Pour la fédération CGT des cheminots, les annonces du Premier ministre doivent encourager les salariés à renforcer la grève", estime Laurent Brun, secrétaire général de la CGT-Cheminots, interrogé par l'AFP.
Edouard Philippe "confirme le régime injuste par points, la suppression des régimes spéciaux, et aggrave encore le projet en annonçant un âge pivot à 64 ans", énumère le responsable du premier syndicat de la SNCF, en appelant "tous les salariés" à "poser la question de la grève dans leur entreprise" et les cheminots à "reconduire le mouvement".
Le discours d'Édouard Philippe détaillant la réforme n'est "pas à la hauteur de nos revendications", a pour sa part regretté Didier Mathis, secrétaire général de l'Unsa ferroviaire (2e syndicat), sollicité par l'AFP. Et d'ajouter: "52.000 cheminots perdent le calcul sur les six derniers mois, c'est inacceptable".
"Là, je pense qu'on va dans le mur, que ça va durcir le mouvement", a déclaré Bruno Poncet, secrétaire fédéral de SUD-Rail (3e), depuis un local syndical à Gare de l'Est où des cheminots, enseignants et agents de la RATP en grève ont écouté le discours du Premier ministre.
"Les assemblées générales (des salariés) sont souveraines, c'est elles qui vont décider ce qu'elles feront dans les jours prochains", a indiqué M. Poncet. "Nous, les cheminots en grève, on est vraiment solidaires de tous les Français", a-t-il affirmé. "Je dis aux gens, venez avec nous" car "plus on sera nombreux, plus on fera reculer ce gouvernement".
"Deux ans (de concertation, ndlr), tout ça pour ça!", a raillé sur BFMTV Rémi Aufrère-Privel, de la CFDT-Cheminots (4e). "Avec l'histoire des 64 ans, (Edouard Philippe) est hors-jeu, il s'est disqualifié", assène-t-il, en notant "beaucoup d'imprécisions", de "flou", dans les annonces faites mercredi.
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