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Bruno Retailleau réclame un référendum sur l'immigration et le regroupement familial

Par La Rédaction

Bruno Retailleau, sénateur LR de Vendée et président du groupe LR au Sénat, était l’invité du “petit déjeuner politique” de Patrick Roger le 20 octobre 2020 sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 7h40.

Bruno Retailleau interviewé par Patrick Roger sur Sud Radio le 20 octobre 2020 à 7h40.

À la suite de l’attentat contre le professeur d’histoire, Samuel Paty, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a fait plusieurs annonces, lundi 19 octobre, dont un appel à dissoudre 51 associations, même si la question de la justification juridique de telles dissolutions reste en suspens. Bruno Retailleau, de son côté, demande a minima "que le gouvernement soit ferme". "Pour une fois, j’applaudis !", confie-t-il.

 

Le sénateur de Vendée nuance néanmoins et affirme ne pas être "dupe" et observe "une sorte de scénographie qui se répète, qui est la même par exemple pour les radicalisés en situation irrégulière". Après l’assassinat d’Arnaud Beltrame, Gérard Colomb, alors ministre de l’Intérieur, "nous apprenait qu’il y aurait 20 expulsions", se souvient-il. Le même scénario a eu lieu après l’attaque contre la Préfecture de police de Paris avec le ministre de l’Intérieur d'alors qui "annonçait 370 expulsions". "Et là, M. Darmanin, 231". "Ce qui est extraordinaire c'est qu’il faut à chaque fois attendre un gros pépin, une décapitation ou pire, pour qu’on puisse prendre des décisions de fermeté", estime l'élu Les Républicains.

 

Un lien entre immigration massive et islam radical ?

Si Emmanuel Macron s'attaque à la question de l'islamisme ces dernières semaines, Bruno Retailleau regrette qu'il eut fallu "attendre la dernière année de son quinquennat" et explique ce retard par une question de "logiciel". Le président du groupe LR au Sénat rappelle que durant la campagne présidentielle, Emmanuel Macron avait un référent En Marche qui était un radicalisé. Alors candidat, il avait déclaré dans un micro resté ouvert : "c’est un radicalisé mais c’est un bon type". "Non, les radicalisés ne sont pas des bons types !", s'insurge Bruno Retailleau qui voit  "un lien entre l’immigration massive et la détérioration notamment du climat [sécuritaire, ndlr]". Si pour certains les débats sur l’islam radical et l’immigration massive sont différents, l'élu vendéen exprime avec fermeté : "c’est la même chose".

La laïcité comme boussole

Bruno Retailleau et Philippe Bas ont proposé devant le Sénat, lundi 19 octobre, "des mesures très fortes" et notamment "de modifier la Constitution pour que tout en haut de l’échelle de nos normes, vis-à-vis des juges, on place la laïcité très haut". Une mesure qui permettrait aux personnes ayant des responsabilités publiques ou privées d'avoir "une boussole qui soit la laïcité".

Pour ce faire, il suffirait, selon le sénateur, d’ajouter une phrase à la Constitution :"nul individu, nul groupe, ne peut se prévaloir de son origine ou de sa religion pour s’exonérer de la règle commune". "Même ça, figurez-vous, le gouvernement n’en a pas voulu", déplore le sénateur de Vendée, qui note l'échec cuisant de l'exécutif lors du vote puisque "le gouvernement a eu zéro voix, même le groupe En Marche n’a pas suivi le gouvernement".

Vers un référendum sur l'immigration ?

Le texte a donc été adopté au Sénat. "S’il était, dans les mêmes termes, voté à l’Assemblée nationale, il y aurait un référendum de droit". "Je pense qu’il faut désormais consulter les Français". Un référendum qui pourrait porter, par exemple, "sur l’immigration", et en particulier le "regroupement familial".

"Aujourd’hui, nous sommes devenus le premier pays de rebond pour les déboutés du droit d’asile", souligne le sénateur qui dénonce des critères "trop laxistes". Il faudrait en outre "réarmer la France" afin de pouvoir procéder à des expulsions. "un mineur isolé, c’est très difficile de l’expulser", regrette-t-il, notant que les étrangers bénéficient "de protections spéciales, de protections générales", tout comme "les réfugiés bénéficiaires du droit d’asile". "Il faut bouger le droit, il faut réarmer juridiquement la France, il faut revoir tout le droit sur l’immigration, parce qu’on est totalement pieds et poings liés", en appelle-t-il. "Si le droit n’est pas modifié, si on n’a pas ce courage là, rien ne se passera", prévient le porte-parole des Républicains.

Déclarer "la guerre" à l'islamisme

Si un projet de loi sur la laïcité est prévu à l’Assemblée nationale, Bruno Retailleau précise que "l'on ne peut combiner l’ensemble que s’il y a une stratégie globale". "On ne viendra à bout de l’islamisme qu’au terme d’une guerre", estime-t-il. Une guerre qui va se jouer sur trois fronts : "le front de l’islamisme, y compris dans les enclaves territoriales" ce qui permettrait, par exemple, de "fermer plus facilement les mosquées" ou bloquer certains financements ; le deuxième combat sera celui de "l’immigration massive" et notamment "reprendre le contrôle de nos frontières" ; et le troisième combat "c’est le combat sur la justice", annonce l'élu.

L'inefficacité de la loi Avia

Quand une partie du gouvernement appelle à faire barrage aux contenus haineux sur internet, Bruno Retailleau s'attaque à la loi Avia, "le sommet de l'hypocrisie", notamment parce qu'on citait "l'islamophobie pour lutter contre la haine". "C'est pourtant le piège dans lequel veulent nous enfermer les islamistes pour nous paralyser", prévient le sénateur qui note que l'on aurait "contraint la liberté d'expression sans que dans d'autres cas ça ait pu améliorer quoique ce soit".

Le président du groupe LR au palais du Luxembourg "un quantum de 10 ans" pour les menaces de mort. "Il faut revoir le quantum des peines et mettre la pression sur les GAFA", encourage-t-il. "La loi Avia n'était pas à faire. Il y a des outils, des plateformes, qu'on les utilise !", ajoute l'élu.

Bruno Retailleau se rendra à la Sorbonne, mercredi pour l'hommage officiel et national. Il n'avait pas voulu se joindre au rassemblement dimanche, place de la République. "Il y en a marre", juge-t-il. "Ce qu'il faut, ce ne sont pas des larmes, ce sont des armes", affirme le sénateur qui note que ces marches "couvrent des reculs". "Je ne communie pas à cette fête de l'impuissance", confie le parlementaire qui exprime son ras le bol "de ce président des discours". "On veut un chef de guerre face à l'islamisme, ce qu'il n'a pas été depuis le début de son quinquennat", déplore-t-il.

Un temps de retard dans la lutte contre la Covid-19

Le couvre-feu appliqué dans huit métropoles et en Île-de-France "vient tard et aura des effets très limités", regrette l'élu Les Républicain. "Le gouvernement a systématiquement un temps de retard", déplore-t-il, préférant que le couvre-feu soit instauré "au sortir de l'été, peut-être à 22h pour épargner un certain nombre de restaurateurs". Il dénonce "une politique du pansement". "On est toujours dans les conséquences, jamais dans les causes", estime Bruno Retailleau qui rappelle la politique de tests menée "n'importe comment". "On a engorgé le système et ça ne servait à rien du tout, on a dépensé beaucoup d'argent pour rien, les résultats arrivaient trop tard", rappelle-t-il.


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