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Agnès Pannier-Runacher : Relance : "l'objectif c'est d'aller vite"

Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d’État à l’Économie, était l’invitée du “petit déjeuner politique” de Patrick Roger le 8 septembre 2020 sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 7h40.

Agnès Pannier-Runacher interviewée par Patrick Roger sur Sud Radio le 8 septembre 2020 à 7h40.

Agnès Pannier-Runacher est restée en quatorzaine à la suite d’une suspicion de cas contact. Mais la durée de cette période fait débat, certains voulant la baisser. Pour la secrétaire d’État : "14 jours, c’est sécurisant", mais le problème peut survenir si la durée de 14 jours est perçue comme une durée trop longue et qu’au final ce sont "zéro jour" de quatorzaine qui sont effectués.

 

Agnès Pannier-Runacher : "Au lieu d'attendre que les entreprises se présentent, le gouvernement va aller à leur rencontre"

Le gouvernement a dévoilé, le 3 septembre 2020, son plan France Relance pour l’économie. Une plan "qu’on a voulu massif avec Bruno Le Maire", souligne la secrétaire d’État. "C’est 35 milliards d’euros pour l’industrie autour de 4 priorités : la décarbonation, la relocalisation, l’innovation et la modernisation des entreprises. Au lieu d'attendre que les entreprises se présentent pour en bénéficier, le gouvernement va aller à leur rencontre ajoute-t-elle.

Un document "sera diffusé" auprès des entreprises présentant "tous les dispositifs auxquels ils peuvent avoir accès", mais le gouvernement va également "les appeler". "On peut appeler les 1.000 entreprises industrielles de taille intermédiaire indépendantes de ce pays et les 33.000 PME" du secteur industriel. Les CCI prêteront main forte au gouvernement dans cette mission assure la secrétaire d’État.

 

"La relance, elle doit être maintenant : si elle est dans deux ans, ça n’a pas de sens"

"L’objectif c’est d’aller très vite", explique Agnès Pannier-Runacher. "La relance, elle doit être maintenant : si elle est dans deux ans, ça n’a pas de sens, parce que la crise sera passée."

Par exemple, en cas d’une volonté de relocalisation dans l'un des secteurs stratégiques, "elles déposent un projet très simplement sur le site de la BPI, la Banque Publique d'Investissement" ; pour les entreprises n’ayant pas un projet dans l’un de ces secteurs, un dépôt de projet est possible mais auprès des territoires. "On a mobilisé un milliard d’euros pour les relocalisations, on accompagne en subventions d’investissement et dans certains cas en subventions de dépenses opérationnelles. Ce sont des dispositifs extrêmement profonds et qu'on peut saisir immédiatement".

 

"Ce n'est pas difficile de bouger un tout petit peu sa consommation pour acheter du fabriqué en France"

Peut-on avoir un retour massif du made in France ? s'interroge Patrick Roger. C'est un objectif atteignable selon Agnès Pannier-Runacher, puisque "dans deux tiers des cas" un produit de consommation est acheté "à l’étranger". "Du point du vue du consommateur, ce n'est pas difficile de bouger un tout petit peu sa consommation pour acheter du fabriqué en France et faire faire un bond au fabriqué en France." Le Made in France est toutefois plus cher : "il faudra prouver que le rapport qualité-prix est meilleur souligne la secrétaire d’État. On ne va pas fabriquer du made in France de mauvaise qualité".

"Si les industriels relèvent le défi, on est capables de remettre de la production en France", explique Agnès Pannier-Runacher qui, toutefois, concède que ce n’est pas "le sens de l’Histoire" qui, lui, est d’aller "vers les pays low-cost, qui est la facilité".

Le Frexit, qui revient régulièrement dans le discours de certains partis, est "complètement à côté du sujet". "La compétition, aujourd’hui, on la fait avec le Portugal, avec l’Espagne, donc on la fait dans la même zone européenne." Le Frexit entraînerait, selon la secrétaire d’État, une baisse de la valeur de la monnaie française qui se traduirait par "une baisse du pouvoir d’achat massif".

 

"Les gens qui travaillent sont en train de récupérer du pouvoir d’achat"

Benoît, auditeur de Sud Radio étant intervenu juste avant le début de l’interview de la secrétaire d’État, a souligné qu’en 2020, pour avoir un premier salaire en valeur équivalent à celui de 1970, il faudrait toucher 2.500 euros par mois. Ce sont les plus bas salaires qui sont les plus difficiles à réévaluer. Agnès Pannier-Runnacher estime que ce n’est pas le cas : "en réalité, lorsque vous voyez l’évolution du pouvoir d’achat, il a effectivement stagné ces quelques dernières années, mais il a augmenté ces trois dernières années".

Elle juge par ailleurs qu’il faut "prendre en compte les éléments fiscaux aussi", ajoutant que le gouvernement actuel est celui "qui a baissé les cotisations sociales du côté de l’employé et qui a baissé également les impôts"."Les gens qui travaillent sont en train de récupérer du pouvoir d’achat." affirme-t-elle. "Que ce soit les entreprises ou les particuliers, Bruno Le Maire a été très clair, il n'est pas question d'augmenter les impôts ajoute-t-elle, il faut jouer la relance et la croissance".

 

"Des dossiers de relocalisation, j’en ai une trentaine sur la table aujourd’hui"

Concernant l’emploi, Agnès Pannier-Runacher explique que "derrière chaque projet d’investissement et chaque projet de relocalisation, vous avez évidemment des emplois à la clé et c'est bien l'enjeu".

"Notre plan a deux pieds précise-t-elle. Un premier qui est de venir en appui des entreprises qui ont des carnets de commandes qui se sont vidés du fait de la crise sanitaire pour tamponner une partie de leurs plans sociaux, parce que les carnets de commandes sont appelés à se re-remplir d'ici un, deux ou trois ans, et c'est tout l'enjeu de l'activité partielle de longue durée.

Le deuxième volet est d'investir massivement pour créer de l'emploi rappelle-t-elle. Des dossiers de relocalisation, j’en ai une trentaine sur la table aujourd’hui assure la secrétaire d'État, avec de 50 à 600 emplois !"

 

"On veut donner accès au premier vaccin accessible aux Français"

Sanofi promet un vaccin qui sera produit véritablement en France. "J'ai négocié la partie vaccin souligne Agnès Pannier-Runacher. Le vaccin paraît la seule porte de sortie contre la Covid-19 : on veut donner accès au premier vaccin accessible aux Français explique la secrétaire d’État, qui précise toutefois que le gouvernement est très attentif sur les études cliniques et sur les résultats. "On ne va pas crier au miracle sans avoir vu les résultats".

"Par ailleurs, on regarde le volet industriel : s'agissant de Sanofi, on a travaillé à faire en sorte que leur proposition de vaccin soit prise en compte au plan européen, et qu'en parallèle, une grosse partie de ce vaccin soit produit en France. Sanofi va investir 600 millions d'euros pour un nouveau site de vaccin".

 

 

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