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Quartier Pissevin à Nîmes : "La reconquête républicaine est un échec"

Par Aurélie Giraud

À Nîmes, une médiathèque a été fermée en raison du trafic de drogue, et un journaliste de M6 agressé. Richard Schieven, adjoint à la sécurité à la mairie de Nîmes, était l’invité de Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio le 7 juin dans "Parlons Vrai chez Bourdin".

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Parlons Vrai chez Bourdin du lundi au vendredi de 10h30 à 12h30 sur Sud Radio et en podcast.

Un mineur a été placé en garde à vue dans le cadre de l'enquête sur l'agression d'un journaliste de M6 dans le quartier Pissevin à Nîmes, gangréné par les violences liées aux trafics de drogue, a indiqué le parquet.

Quartier Pissevin à Nîmes : "La reconquête républicaine est un échec"

Le quartier Pissevin à Nîmes compte 15.000 habitants. Deux personnes sur trois vivent sous le seuil de pauvreté et le chômage y est très important. "Ce n'est pas pour autant que la municipalité laisse de côté cette population" se défend Richard Schieven. "Plus d'un million d'euros ont été investis dans la médiathèque pour que les personnes sur site, les écoles, les élèves, puissent venir se documenter". "On a été obligés de fermer la médiathèque car le quartier Pissevin est devenu le terrain de prédilection des trafiquants de drogue. C'est un point de deal très fructueux, qui génère plusieurs dizaines de milliers d'euros par jour. C'est un peu l'antichambre de Marseille".

"Pissevin est un quartier de reconquête républicaine" explique l'adjoint à la sécurité de Nîmes. "Mais par rapport à ce que l'État voulait mettre en place, c'est particulièrement un échec" dénonce-t-il. "Les agents qui travaillent à la médiathèque sont fouillés et contrôlés par les dealers" raconte-t-il. "Des 'checkpoints' de contrôles sont installés par les dealers pour intimider, menacer et récupérer ce terrain de prédilection qu'est la médiathèque. Sur le toit, qui est plat, des guetteurs ont installé des chaises pour mieux contrôler le trafic et prévenir de l'arrivée de la police".

"Ce n'est pas faute d'avoir alerté les ministres et Madame la préfète"

"Ce n'est pas faute de la part du maire d'avoir alerté la Première ministre, le ministre de l'Intérieur et Madame la préfète" assure Richard Schieven. "On a fait de nombreuses réunions sur site, mais les forces locales ne sont pas suffisamment importantes pour contrôler de façon pérenne et journalier ce site. Afin que les agents de la collectivité puissent retourner sur leur lieu de travail. Mais on pense aussi à la population" ajoute l'adjoint à la sécurité. "Depuis 2020 il y a des règlements de comptes, avec plusieurs morts. Cette situation est devenue inadmissible".

Pour mettre fin à ce trafic, c'est un immense chantier. "Étant donné que la médiathèque est fermée, il ne faut pas laisser les guetteurs et dealers s'installer davantage sinon le travail sera considérable". Le ministre de l'Intérieur a annoncé des renforts de police. "Le maire est d'accord pour signer le contrat de sécurité intégrée, qui permettra de fidéliser une unité de force mobile supplémentaire. Si on a une compagnie républicaine de sécurité à demeure ou un escadron de gendarmerie, ça permettra de renforcer les policiers locaux et sécuriser davantage des lieux sensibles et les interventions de nos policiers".

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