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Éducation : "Il y a un profond mépris de ce gouvernement envers la fonction de professeur"

Par Aurélie Giraud

Éducation : pourrons nous faire classe normalement à la rentrée prochaine ? Le métier d'enseignant est-il repoussant ? Sophie Audugé, déléguée générale de l'association SOS Éducation, était l’invitée de Frédéric Brindelle sur Sud Radio le 7 juillet dans "Parlons Vrai chez Bourdin".

Éducation
Plus de 3.100 postes d'enseignants non pourvus aux concours 2023. © AFP

En primaire, le taux de postes pourvus est de 84% cette année, contre 78,2% en 2022. Pour le secondaire, ce chiffre s'élève à 86,3%, contre 83,3% l'an passé.

Éducation : "l y a quasiment une perte de 50% des candidats au concours"

D'après Sophie Audugé, "ce n'est pas un phénomène nouveau. La situation s'aggrave depuis plus de 10 ans, et franchement les 5 dernières années". Elle dénonce "un manque de prise de décision du ministère de l'Éducation nationale et de nos politiques en général, pour restaurer le métier de professeur et leur permettre de faire leur travail dans des conditions normales". Le ministère révèle pourtant de son côté une amélioration globale du rendement des concours, permettant d'aborder une rentrée plus sereine. "Comme d'habitude c'est une manipulation des chiffres, ce n'est pas du tout la réalité" fustige Sophie Audugé.

"En 2022, l'accès au concours a été décalé d'une année" rappelle-t-elle. "Au lieu de rentrer un Master 1, il fallait rentrer un Master 2. Il y a donc eu mécaniquement moins d'étudiants pour postuler. Cette année, on n'a plus eu ce problème-là. Cette soi-disant amélioration de 2023 par rapport à 2022 est donc un mensonge". "Si vous comparez le  nombre de candidats au concours, il y en a eu 60.000 cette année et 56.000 l'année dernière. Entre 2017 et 2021, c'était environ 100.000. Il y a quasiment une perte de 50% des candidats au concours".

"Il y a un profond mépris de ce gouvernement envers la fonction de professeur"

Pour Sophie Audugé, "le métier de professeur n'intéresse plus car c'est un métier qui a été déclassé". "Il a été déclassé financièrement, et parce qu'on n'a plus d'exigence académique". "Les professeurs qui veulent être exigeants avec leurs élèves, ce qui n'est pas un signe de maltraitance, au contraire, sont empêchés" déplore-t-elle. "Ils sont conditionnés à des activités en plus qui n'ont plus aucun sens. Tout ça est un manque de courage politique. Évidemment qu'il faut repenser la mission des professeurs et reprendre l'Éducation nationale du sol au plafond !"

Les ministres de l'Éducation nationale qui se sont succédés ont tenu à réévaluer les salaires des enseignants. Mais "le compte n'y est pas du tout !" estime Sophie Audugé. Elle dénonce "un profond mépris de ce gouvernement envers la fonction de professeur". "On a l'impression que les professeurs font l'aumône. Il faut avoir un peu de dignité ! Des personnes qui ont un bac+4, un bac+5, qui vont passer un Capès, présenter l'agrégation, n'ont pas envie d'être traités comme des marchands de tapis qui vont aller pinailler 20 euros par-ci, 30 euros par-là".

 

 

 

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