Les voiturettes n’ont jamais autant roulé en France : 282 560 modèles circulent aujourd’hui, un chiffre en hausse constante. Avec cette explosion du parc, la sinistre mécanique s’enclenche : 34 personnes ont perdu la vie en 2024, soit 48 % de plus en un an.
Ces mini-voitures attirent surtout les plus jeunes, dès 14 ans, séduits par leur prix, autour de 8 000 euros pour les modèles les plus populaires, et par l’idée d’une alternative plus sûre au cyclomoteur. Dans certains parkings de lycées, elles sont devenues aussi communes que les scooters.
Un crash-test choc qui secoue les certitudes
Pour la première fois, un assureur a réalisé un crash-test grandeur nature. Jean-Luc Moreau et Laurence Péraud sont revenus sur ce test ce samedi dans "On parle Auto" Le scénario imaginé : une voiturette traversant un stop, percutée latéralement par une voiture classique lancée à 45 km/h.
La violence du choc a surpris. Dans la voiturette : peu de protections, pas d’airbags et une structure très légère, contrainte par une limite réglementaire de 450 kg. En face, une voiture moderne dont les airbags se déploient instantanément.
Le résultat est limpide : un quadricycle n’offre pas le niveau de protection d’une voiture classique. Et ce test ne représente même pas le pire scénario. Face à un poids lourd, la voiturette aurait été littéralement pulvérisée.
Des véhicules moins sûrs que les voitures… mais bien plus sûrs que les deux-roues
L’image impressionnante du crash-test ne doit pas occulter un autre constat : malgré leur fragilité, les voiturettes restent nettement moins accidentogènes que les cyclomoteurs. Parmi les 3193 morts sur la route l’an dernier, 37concernaient une voiturette, soit 1,15 %.
Et chez les adolescents, le chiffre est encore plus parlant : seulement 3 décès entre 14 et 17 ans.
Le talon d’Achille : la formation minimale
Dès 14 ans, on peut conduire ces véhicules avec seulement… 7 heures de formation, sans véritable apprentissage complet de la conduite.
Résultat : méconnaissance des priorités, mauvaise gestion des intersections, manque d’anticipation.
Un chiffre interpelle : 9 % des adolescents ne mettent même pas la ceinture. Sur un véhicule aussi léger, c’est un facteur de danger majeur.
Un véhicule utile, mais pas anodin
L’image sympathique des voitures sans permis ne doit pas masquer leur réalité : ce sont des véhicules motorisés, fragiles, et conduits par des jeunes encore novices.
Elles restent beaucoup plus sûres qu’un deux-roues, mais nettement moins protectrices qu’une voiture classique.
Le crash-test a au moins un mérite : rappeler qu’à 14 ans comme à n’importe quel âge, conduire demande une formation, des règles… et un minimum de protections techniques.