Alors que le vote britannique sur le Brexit et la montée en puissance de plusieurs mouvements eurosceptiques en Europe (Hongrie, Pays-Bas, France, Italie, Pologne…) font planer quelques nuages au-dessus de l’Union européenne, l’idée d’une Europe "à deux vitesses" commence à faire son chemin en Europe, notamment en France où plusieurs candidats à l’élection présidentielle envisagent ouvertement de proposer ce compromis pour sauver l’UE. Mais cette proposition est loin de faire l’unanimité sur le Vieux continent.
La Pologne n’acceptera "jamais" une Europe à deux vitesses
Ainsi, alors que les 27 seront réunis à Rome le 25 mars prochain pour célébrer le 60e anniversaire du Traité de Rome de 1957, fondateur de la CEE, la chancelière allemande Angela Merkel a promis que l’UE affirmera à cette occasion son "unité dans la diversité". Mais pour la Pologne, pas question de faire de ce sommet celui du lancement d’une Europe à deux vitesses. "Nous n'accepterons jamais de parler d'une Europe à plusieurs vitesses", a déclaré lors d'une conférence de presse à Bruxelles Beata Szydlo, Première ministre de la Pologne, estimant que cela "compromettrait l'intégrité" de l'UE.
Juncker : "Une Europe à deux vitesses n’introduira pas un nouveau rideau de fer"
De son côté, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a tenu à relativiser la portée de cette éventuelle nouvelle donne sur le continent. "J'ai remarqué, non sans surprise, que cela est vu par certains collègues comme l'introduction d'une nouvelle ligne de division, comme un nouveau rideau de fer entre l'Est et l'Ouest. Ce n'est pas l'intention", a-t-il rassuré. Le dirigeant luxembourgeois a par ailleurs également eu un petit mot pour les Britanniques suite au Brexit. "J'espère qu'un jour viendra où les Britanniques remonteront dans le bateau" européen, a-t-il lancé.