Nos confrères germaniques du quotidien Bild affirment que le gouvernement allemand a décidé de geler des livraisons d'armes destinées à la Turquie, alors que les tensions entre les deux pays ne cessent de s'exacerber, en raison notamment de la question des droits de l'Homme sur le sol turc.
La Turquie affirme ne pas avoir "peur" des "menaces" allemandes
Si Peter Altmaier, directeur de la chancellerie fédérale allemande et bras droit d'Angela Merkel, n'a pas souhaité confirmer cette information face à la presse, l'intéressé a tout de même reconnu que de nouvelles mesures restrictives envers la Turquie, impliquant des sanctions économiques, n'étaient pas à exclure. "Nous allons à tout moment examiner si de nouvelles mesures sont nécessaires", a-t-il ainsi déclaré à la chaîne de télévision ZDF, précisant que la "réorientation" annoncée de la politique allemande vis-à-vis d'Ankara s'inscrivait dans un "processus" à long terme. Pour rappel, Berlin a considérablement durci son discours à l'égard des Turcs après l'interpellation puis la mise en détention d'un certain nombre de militants des droits de l'Homme en Turquie, lesquels sont accusés par les autorités locales de soutenir le "terrorisme". Parmi ces personnes arrêtées figure notamment un ressortissant allemand.
Si ce gel de livraison venait à être confirmé, ceci marquerait un tournant dans les relations entre les deux pays et compliquerait leur collaboration au sein de l'Otan (Organisation du traité de l'Atlantique Nord). De son côté, la Turquie n'a pour l'instant pas commenté cette information mais elle a tout de même fait savoir, par la voix de son président Recep Tayyip Erdoğan, qu'elle n'avait en aucun cas "peur" des "menaces" allemandes, affirmant au passage que la "justice turque (était) plus indépendante" que celle de l'Allemagne.