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La nouvelle orientation pragmatique du Hamas accueillie avec scepticisme

Par La Rédaction

Les nouvelles orientations politiques du Hamas ont été accueillies avec scepticisme par Israël et les pays occidentaux.

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Au lendemain de l'annonce du Hamas, qui pour la première fois depuis sa création a modifié son programme politique acceptant notamment le principe d'un État palestinien avec les frontières de 1967, les réactions ont été mitigées.

"De la poudre aux yeux" pour les Israéliens

Selon le gouvernement du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, ce document - rendu public sur le site officiel du mouvement islamiste - ne change rien à la situation actuelle et le Hamas essaie de "duper tout le monde". Le porte-parole de l'armée israélienne a lui dénoncé ce qu'il appelle de "la poudre aux yeux". Plusieurs diplomates occidentaux ont de leur côté pris acte de ce changement d'orientation tout en s'interrogeant sur sa fiabilité. Selon l'un d'entre d'eux, qui s'est confié à nos confrères de l'AFP, ce texte "n'est qu'un bout de papier" pour l'instant. "Attendons de voir si les politiques changent vraiment", a-t-il ajouté sous couvert d'anonymat.

Ed Royce, président républicain de la Commission des affaires étrangères à la chambre des représentants américains, a pour sa part déclaré que les "paroles du Hamas (étaient) dépourvues de signification tant qu'il refuse de reconnaître Israël". Et l'intéressé d'ajouter qu'il allait "veiller à ce que le Hamas continue à figurer sur la liste des organisations terroristes aussi longtemps qu'il lancera des roquettes sur les civils israéliens."

Une volonté de pragmatisme

Dans ce document, qui ne se substitue pas à la charte initiale rédigée en 1988, le Hamas refuse toujours de reconnaître l'État d'Israël, considéré comme une "entité usurpatrice" et "illégale", et n'abandonne pas la lutte armée. Néanmoins, le mouvement islamiste insiste sur le caractère politique et non pas religieux de sa quête, précisant qu'il ne combat pas "les juifs parce qu'ils sont juifs" mais lutte contre "les sionistes qui occupent la Palestine".

D'autre part, il dit accepter également le principe d'un État palestinien reprenant les frontières de 1967, c'est-à-dire celles qui existaient avant la victoire militaire de l'armée israélienne et l'annexion des territoires occupés lors de la fameuse "guerre des six jours". Autre modification, l'absence de mentions des Frères musulmans, dont le Hamas est pourtant issu, alors que la confrérie égyptienne était abondamment citée dans la charte initiale.

Interrogé par l'AFP, Mukaimer Abu Saada, expert politique gazaoui, considère que ces revirements traduisent une volonté pragmatique du Hamas de rassurer Le Caire et les pays du Golfe, mais aussi un souhait d'"unité nationale" avec les autres factions locales, telles que l'Autorité palestinienne qui, elle, reconnaît l'existence d'Israël.

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