Ayda Hadizadeh, députée socialiste du Val-d'Oise est née à Téhéran, en Iran. Arrive-t-elle à échanger avec sa famille sur place ?
Guerre Israël-Iran : "Les civils ne voient pas d'issue heureuse"
"Nous échangeons par Wathsapp, mais peu. Nous ne voulons pas les mettre en difficulté, explique-t-elle. On sait bien que le régime peut surveiller ces conversations. Le Mossad ayant infiltré l’Iran, ce qui a permis ces attaques, le régime a déjà entrepris une répression ciblée et aveugle de ceux qu’il estiment être des traîtres. Pour l’instant, ils vont bien, mais nous sommes très inquiets."
"Certains habitent à Téhéran, d’autre à Chiraz, mais aussi dans d’autres villes. Ils sont angoissés, ne savent pas de quoi demain sera fait. Ils ne voient pas d’issue heureuse à cette situation pour les civils. Je ne veux pas les mettre en difficulté. Mais le régime n’est pas soutenu par les civils. On l’a vu dans le mouvement Femme Vie Liberté qui a été durement réprimé, 95% de la population serait prête à virer le régime dès demain."
"Les drapeaux soutenant la République islamique d’Iran dans les manifestations pro-Palestine sont une dérive totale. C’est un crachat au visage des Iraniens qui subissent ce régime depuis 40 ans" dénonce @aydahadi #GrandMatin https://t.co/uDfPEg3JSR pic.twitter.com/BCnZvliZgx
— Sud Radio (@SudRadio) June 18, 2025
Plusieurs centaines de victimes civiles
"Mais ce n’est pas pour autant que les bombes soient souhaitables, estime Ayda Hadizadeh, députée socialiste du Val-d'Oise. Il y a beaucoup d’angoisse. Il y a des précédents : l’Irak, la Libye… On voit de longues files de voitures sur les artères de Téhéran, devant les stations d’essence. Les gens cherchent à fuir, mais sans consigne plus précise.Les Israéliens fuient aussi, mais ont des consignes précises, dans les abris, dans le métro. Fuyez, partez… C’est ce que leur a dit le président Trump. Mais pour aller où ? C’est là la grande angoisse."
Les États-Unis hésitent à entrer dans cette guerre. Doivent-ils éviter de le faire ? "Oui. Nous, Vieux Continent, après deux guerres meurtrières, nous avons édité des principes pour éviter dans de telles phases. La guerre est toujours une tragédie." Pour Emmanuel Macron, vouloir changer le régime par la force serait une erreur stratégique. "L’action israélienne a voulu faire croire qu’elle était ciblée. Mais il y a déjà eu plus de 400 victimes civiles, beaucoup de blessés, des hôpitaux qui ne fonctionnent plus. Et je crains la répression de ce régime détestable. Il faut faire confiance au peuple iranien. La paix est fragile, oui ce régime doit tomber, mais il faut le faire évoluer de l’intérieur en soutenant les Iraniens."
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