Le 22 mai 2025 à 23 heures, France 2 diffuse "Complément D'enquête : Abus, silence et compromissions : le scandale Bétharram", une enquête réalisée par Wandrille Lanos.
Wandrille Lanos : "C'est potentiellement le plus grand scandale de pédophilie en France"
Selon Wandrille Lanos, la congrégation ne semble pas complètement avoir pris la mesure du traumatisme chez les victimes. "Ce qui est glaçant, c'est que dans les plaintes et signalements qu'Alain Esquerre, le fondateur du collectif de victimes, a récupérés, la plupart des directeurs pendant 50 ans sont mis en cause avec des élèves qui rapportent plusieurs faits d'agressions sexuelles. […] J'ai été extrêmement déçu par le fait que la congrégation ne semble pas complètement avoir pris la mesure du traumatisme chez les victimes, mais aussi de l'impact dans le public. C'est potentiellement le plus grand scandale de pédophilie en France, Alain Esquerre récupère des plaintes tous les jours. La question qui se pose dans ces affaires-là, c'est malheureusement toujours la même : il n'y a rien de mieux organisé que le silence. Quand on commence à taper à la porte pour poser ces questions-là, il y a vraiment le poids du non-dit, du silence, qui est là depuis des centaines d'années."
Comment la congrégation a-t-elle réagi aux questions de Wandrille Lanos ? "La réponse de la congrégation comme des prêtres, qui étaient là à l'époque, au début, c'était de ne pas répondre. Et de dire : 'On a créé une commission d'enquête indépendante, et c'est elle qui répondra'. J'ai eu des échanges avec le patron de la congrégation aujourd'hui. Il me dit : 'Vous comprenez, pas d'interview, ça a été très difficile pour nous récemment'. Je me suis entretenu sur différents réseaux - Facebook, Instagram - avec d'anciens prêtres de l'institution. Ils me disent : 'J'aimerais tellement vous parler, mais je dois accepter que ma congrégation fasse un chemin plus lent, ce serait apporter de la confusion de parler aujourd'hui'."
"Je pense que c'était nécessaire de faire ce travail d'enquête"
Le but de cette enquête n'est-il pas de fragiliser François Bayrou ? "On a avancé sur des preuves. C'est sûr que ça s'inscrit dans une séquence politique où le Premier ministre est mis à mal. Pour autant, on n'a pas du tout cherché à enfoncer le coup. Par exemple, nous on dit que le juge Mirand ne se souvient pas d'une éventuelle intervention de François Bayrou auprès du procureur général. Il y a des faits qu'on a mis et qu'on n'a pas pu corroborer. Ou alors on dit que c'est aussi à la décharge du Premier ministre. Donc, je ne crois pas que ce soit à charge, mais en tout cas je pense que c'était nécessaire de faire ce travail d'enquête", a répondu Wandrille Lanos.
Qui y aura-t-il en face de Tristan Waleckx dans les fauteuils rouges ? "Il y aura la ministre de l'Éducation nationale, Élisabeth Borne, que 'Complément d'enquête' a eu la chance d'interviewer à la sortie de son audition face à la commission d'enquête parlementaire."
Et quelle suite pour cette affaire maintenant ? "Tout le monde attend un fait judiciaire. Pour l'instant, il y a prescription pour beaucoup d'histoires, et ça fait partie de la frustration des victimes. Et puis, je pense qu'on attend des mesures extrêmement fortes, pour pas que ça se reproduise. À défaut de savoir si François Bayrou savait vraiment", a estimé Wandrille Lanos.
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