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Sébastien Thomas : "Le climat, c'est comme la fièvre : chaque 10ème de degré compte"

Sébastien Thomas, présentateur météo, était l'invité de Valérie Expert et Gilles Ganzmann sur Sud Radio le 30 juin 2024 dans "Le 10h - midi".

Sébastien Thomas
Sébastien Thomas, invitée de Valérie Expert et Gilles Ganzmann le 30 juin 2025 sur Sud Radio dans "Le 10h - midi".

Le "Journal Météo Climat" de Sébastien Thomas est diffusé à 18h50 sur France 3, à 20h50 sur France 2 et à 22hh50 sur Franceinfo.

"Les îlots de chaleur urbains, c'est quand même quelque chose de terrible la nuit"

Certains peuvent dire : 'Il y a eu une canicule en 1976, donc il a toujours fait chaud'… "D'accord, en 1947, 1976. Et après ? 2003, 2006, 2019, 2020, 2021, 2022, 2023, 2024, 2025. On est dans la 50ème vague de chaleur depuis 1947. Les deux tiers, c'est après les années 2000. J'ai des gosses, j'ai mes enfants qui sont à l'école, je me suis demandé ce matin si on allait les mettre. Il fait 35 degrés, la maîtresse a été obligée d'amener ses ventilateurs. Ce n'est pas possible. Les gens qui disent 'il faut travailler plus et travailler plus longtemps'… on est productif quand il fait 35 degrés dehors ? Quand on n'arrive pas à se reposer la nuit parce qu'on a des nuits à 25, on est productif ? Ce qui est fou, c'est que cette école a été construite en 2013. Il y a les toits qu'il faut peindre en blanc, la végétalisation… Moi, je me mets à la place des gens qui vivent en ville. Les îlots de chaleur urbains, c'est quand même quelque chose de terrible la nuit. Avant le réchauffement climatique, l'été 2022, il était statistiquement impossible, ce n'est pas possible qu'on ait ça. Si on ne change rien, 2022, à la fin du siècle, c'est un été frais. On a le constat, maintenant il faut juste se retrousser les manches", a déclaré Sébastien Thomas.

Se dirige-t-on vers des températures que l'homme ne pourra plus supporter ? "On ne s'adapte pas à un réchauffement à 4 degrés. Ceux qui vous disent ça, ils vous mentent. Ce n'est pas trop tard. C'est vrai qu'on s'était dit : 'Ouais, le 1,5 degré, c'est l'objectif à ne pas le dépasser, on l'enterre, c'est dommage. On s'en fiche, on va faire 40 allers-retours en Australie ! Ben non, parce que chaque 10ème de degré compte. Prenez la fièvre : ce n'est pas pareil quand on a 39,5 ou quand on a 39, on sent la différence. Au niveau du climat, c'est pareil : chaque 10ème de degré compte. C'est pas trop tard, on a les solutions", a répondu Sébastien Thomas.

"L'évolution des émissions de CO2 en France ? C'est plutôt à l'échelle européenne qu'il faut voir"

Comment se situe la France à côté des États-Unis de Trump et de la Chine, qui a pris le tournant de la voiture électrique ? Est-elle plutôt du côté de la Chine ou du côté des États-Unis ? "C'est plutôt à l'échelle européenne qu'il faut voir. Nos émissions baissent. J'entends souvent : 'On est responsables de 1 % du réchauffement climatique'. Déjà dans une avalanche, chaque flocon se dit que ce n'est pas de sa faute. Et deuxièmement, il faut aussi qu'on prenne conscience qu'on a des émissions qu'on délègue. C'est-à-dire que quand on achète un iPhone ou une voiture, souvent elle est produite à l'extérieur. Ce bilan carbone, il faut aussi en prendre conscience.

Au niveau européen, on voit en ce moment qu'on est dans un backlash malheureusement, on est en train de reculer un peu sur les avancées. C'est dommage, mais je ne suis vraiment pas persuadé que l'opinion publique ait envie de ça. Je pense que les gens ont conscience, notamment depuis l'été 2022, qui a été un été charnière", a répondu Sébastien Thomas.

Retrouvez “L'invité média” de Gilles Ganzmann chaque jour à partir de 10h00 dans “Sud Radio Média” avec Valérie Expert.

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