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Mehdi Harbaoui : "Les aidants, ces héros du quotidien dont on ne parle pas assez"

Par Jean-Baptiste Giraud

Le producteur Mehdi Harbaoui et la comédienne Clémentine Célarié étaient les invités de Valérie Expert et Gilles Ganzmann sur Sud Radio le 8 octobre 2024 dans "Le 10h - midi".

Clémentine Célarié et Mehdi Harbaoui
Clémentine Célarié et Mehdi Harbaoui, invités de Valérie Expert et Gilles Ganzmann dans "Sud Radio Média" sur Sud Radio.

Le 8 octobre 2024 à 21h05, France 5 diffuse une soirée spéciale "Aidants, il est temps de les aider", avec Bruno Solo et Clémentine Célarié. Mehdi Harbaoui est le producteur de cette émission.

Clémentine Célarié : "J’ai été très honorée qu’on me demande de devenir aidante pendant 48 heures"

"J’ai été très honorée qu’on me demande de faire ça. J’ai remplacé Catherine, la maman de Ryan, avec Théo Curin, qui est le trésor, le lien, la lumière de tout ça. Il a une énergie incroyable. J’ai donc été projetée dans la vie de Ryan pendant 48 heures pour devenir aidante. Il a une tumeur à la moelle épinière, il est en fauteuil roulant… mais il est très rigolo", a confié Clémentine Célarié.

Comment est venue l’idée de cette émission ? "J’ai eu cette idée avec Théo Curin. On s’est inspirés de nos propres vies. On s’est rendu compte que, pendant notre activité professionnelle, je suis devenu son aidant. Pendant les tournages je lui retire ses prothèses, je l’aide à se changer, je lui coupe sa viande quand on déjeune ensemble. Et comme on souhaitait avec France Télévisions de proposer des programmes engageants, impactants, l’idée nous est venue d’une manière extrêmement naturelle de proposer une belle soirée, de beaux documentaires sur ces aidants qui sont les héros du quotidien dont on ne parle pas assez. Clémentine et Bruno se sont imposés à nous, c’était une évidence. On n’a reçu aucun refus puisque les deux ont tout de suite accepté. On s’est très vite vus ensemble : on a organisé un dîner avec Théo Curin, Clémentine et Bruno pour aller un peu plus loin dans le projet, voir ce qui pouvait s’inclure dans ce projet et quel était leur ressenti", a raconté Mehdi Harbaoui.

Combien les aidants sont-ils ? "Le chiffre qui ressort en ce moment, c’est 11 millions. Mais en échangeant avec des spécialistes, des associations, on se rend compte que c’est plus que ça : il s’agit d’1 Français sur 4, donc entre 15 et 17 millions de Français."

Mehdi Harbaoui : "Les aidants ont tellement tendance à s'oublier"

Pour la plupart, les aidants n’ont pas de moments de répit… "On le voit très bien autant dans l'épisode avec Clémentine salarié que celui avec Bruno Solo : les aidants ont une vie qui est extrêmement lourde, dense, pesante et complexe… Ils sont à la fois parents, maris, femmes… et ils doivent s'occuper bien évidemment de l'aidé, ce qui est un travail quasiment à H24. Et ils ont aussi la vie à s'occuper des autres membres de la famille. Et ils travaillent. Donc, c'est une double, voire une triple vie. Alors, l'un des meilleurs conseils qu'on peut leur donner, c'est d'en parler. Il ne faut pas avoir peur d'en parler, il faut en parler à leurs proches. Et de là, un peu comme la stratégie du Petit Poucet, on égrène les petites pierres. On l'a vu avec l'épisode de Clémentine : Catherine, la maman de Ryan, ne savait pas qu'elle était aidante. Et elle ne savait même pas qu’à deux rues de chez elle, une association était entièrement dédiée et consacrée à ce profil précis", a raconté Mehdi Harbaoui.

Dans l’immense majorité des cas, les aidants ne veulent pas déléguer à des aidants professionnels… "C'est très compliqué parce que c'est de la culpabilité. Et puis aussi, c'est de la pudeur. Pour le cas de Catherine, la maman de Ryan, il y a même un sujet de fierté, d'orgueil. Quand on lui demande ‘qu’est-ce que vous sentez en tant qu'aidante ?’, elle dit : ‘non, moi, je suis avant tout une maman’. Et c'est vrai : elle est avant tout une maman. Elle considère étant normal et de son devoir de s'occuper de son enfant. Notre sujet, quand on a produit et réalisé cette émission, ce n'était absolument pas de casser leur quotidien et de bouleverser leurs codes, mais de leur dire qu'ils pouvaient continuer à avoir cette colonne vertébrale et cette forme de mantra. Mais par ailleurs, ça n'empêchait pas qu'ils pouvaient aussi, à côté, être accompagnés. Il faut rappeler que les aidants ont tellement tendance à s'oublier qu'ils partent même avant le aidés. Un aidant sur trois part avant son aidé, c'est catastrophique", a fait savoir Mehdi Harbaoui.

Retrouvez “L'invité média” de Gilles Ganzmann chaque jour à partir de 10h00 dans “Sud Radio Média” avec Christine Bouillot.

Cliquez ici pour retrouver l'intégralité de l’interview média en podcast.

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