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Magali Cirillo : "Les femmes ont intériorisé des injonctions"

La réalisatrice Magali Cirillo était l'invitée de Jean-Marie Bordry et Gilles Ganzmann dans "Sud Radio Média" sur Sud Radio le 19 octobre 2022 dans "Le 10h - midi".

Magali Cirillo
Magali Cirillo, invitée de Jean-Marie Bordry et Gilles Ganzmann dans "Sud Radio Média" sur Sud Radio.

Le 19 octobre 2022 à 23h05, la chaîne Teva diffuse le documentaire de Magali Cirillo "Mes seins sans soutien".

 

Magali Cirillo : "Aujourd’hui, je crois que les seins ne sont pas plus un organe sexuel qu’une oreille ou une cheville"

"Ce que portent les femmes est évidemment politique, ce n’est pas juste une question personnelle. L’être humain est un être de représentation, il n’aime que ce qu’il a l’habitude de voir. Si on voit tout le temps des femmes qui portent des soutiens-gorge, on pense que c’est normal de porter un soutien-gorge. Aux États-Unis, le mouvement Free the nipple est un mouvement militant, qui vise à supprimer ce tabou du téton féminin. Parce qu’il y a une grosse différence entre le téton masculin et le téton féminin. La femme dont on voit les tétons à travers le T-shirt se fait tout de suite stigmatiser. En France, ne pas porter de soutien-gorge, ce n’est pas forcément un acte militant. Ou plutôt, c’est un acte militant inconscient.

 


Pour beaucoup de personnes, les seins d’une femme sont un organe sexuel. Quant à moi, avant de commencer ce documentaire, je me disais que c’est un organe sexuel. Mais au fur et à mesure que j’avançais, je me disais que ce n’est pas plus un organe sexuel qu’une oreille ou une cheville. Et puis, tout dépend du contexte : quand on est une femme et qu’on montre ses seins en maillot de bain, ce n’est pas sexualisé. Alors que quand on est dans la rue, ça l’est", a déclaré Magali Cirillo.

"Qu’une femme porte ou ne porte pas de soutien-gorge, les hommes jeunes s’en foutent un peu"

Porter un soutien-gorge, est-ce une injonction familiale ? "Aucun homme ne dit à sa femme : ‘tu dois porter un soutien-gorge, sinon je divorce’. Mais il faut savoir que les femmes ont intériorisé des injonctions. Après, il suffit aussi parfois de sortir dans la rue sans soutien-gorge et croiser des regards d’hommes pour être découragée. C’est une question de génération aussi. Je trouve que les hommes jeunes s’en foutent un peu. En revanche, il y a une frontière à 45-50 ans, eux regardent.

 

Avant c’était un rituel de passage : ton premier soutien-gorge, tu deviens une femme, ma fille. Sauf que ce n’est pas le soutien-gorge qui fait la femme. J’ai une fille de 11 ans qui va porter des brassières, j’essaie de lui expliquer 'fait ce que tu veux'", a poursuivi Magali Cirillo.

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