C'est ce matin, vers 7 h 30, que les comptes Twitter de personnalités politiques, comme Alain Juppé, ou d'institutions, comme les ministères de Bercy, ont affichés un message plus virulent qu'à leurs habitudes. L'acte ne revenant pas aux propriétaires des comptes, mais à une bande de pirates virtuels souhaitant faire la promotion du Président Turc, Recep Tayyip Erdoğan.
Dans un français intelligible, le message dit la chose suivante : « Allemagne et Hollande nazies. Voici, une petite gifle ottomane pour vous. On se reverra le 16 avril. Apprends le turc pour comprendre. » Un message fort réjouissant, surtout lorsque l'on s'imagine à la tête des responsables de ces comptes Twitter, lorsqu'ils ont découvert le méfait ce matin. Comme souvent, la bafouille en 150 caractères était agrémentée de quelques hashtag tel que #Allemagnenazie et #hollandenazie. Plus difficile à comprendre, les hashtag #16nisan (16 avril) et #osmanlitokadi, font respectivement référence au référendum attendu le 16 avril prochain en Turquie et à la claque ottomane, héritée des soldats appartenant à l'empire du même nom.
Le référendum du 16 avril en objectif
Les comptes Twitter de nos valeureuses institutions politiques ne furent pas les seuls à subir les assauts de ces vils bachi-bouzouks, puisque ceux d'organisations non-gouvernementales, comme Médecins du monde, Amnesty International, ou de magazines, comme Forbes, furent frappés du même sort. Il en fut de même pour un nombre inconnu d'anonymes ou la filiale espagnole de Nike. La cause de cette débâcle virtuelle ? D'après certains, la faille viendrait de Twitter Counter, un logiciel permettant de mesurer l'audience de son compte par le biais de statistiques, en murmurant, « ouf… Finalement, ça va ! ».
Finir dans la même déconfiture que le logiciel « Trusted by millions », comme l'indique le site afférent, n'est pas une fatalité, puisqu'il suffit d'annuler les autorisations données aux services dans la catégorie "Applications". En attendant, si l'Europe n'a pas encore compris que l'Empire ottoman était de retour, il est sans doute temps d'en prendre note.