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Bienvenue Place Beauvau : le livre qui réveille François Hollande

Par Desmoulins

Ce n'est finalement pas la crise d'hystérie de l'inquisitrice Christine Angot, qui a retenu l'attention lors de l'émission Politique de David Pujadas, le jeudi 23 mars, mais le fait que, sur la base d’un livre des écrit par des journalistes du Canard Enchaîné, François Fillon a dénoncé le Président François Hollande et son "cabinet noir", comme les responsables potentiels des enquêtes qui le poursuive. Face à ces accusations François Hollande monte au créneau et « dément fermement".

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D'où un véritable capharnaüm de déclarations le lendemain de l'émission, tant chez les politiciens, que dans les rédactions de presse. Certains disent que le livre n'est pas sorti, d'autres que si, d'autres encore ergotent sur le fait que le candidat de la droite et du centre n'a pas pu lire le PDF du livre, un journaliste du Canard Enchaîné, Didier Hassoux co-auteur de l'ouvrage, chipote en expliquant que le livre n'utilise pas le terme « cabinet noir » employé par Fillon, etc.

La confusion est grande, mais la solution à ce problème est simple. Il suffit d'entrer dans une librairie, ou d'aller sur le site de l'éditeur Robert Laffont, pour constater que le livre Bienvenue Place Bauveau Police : les secrets inavouables d'un quinquennat, existe bien et qu'il est disponible à la vente depuis le 23 mars. D'ailleurs, si l'on lit le synopsis du bouquin sur le site de l'éditeur, on peut en tirer un résumé bien plus succinct et clair que celui qu'en font la plupart des médias.

"Le Président a-t-il un cabinet noir ? »

Le voici dans sa version complète : «  La machine policière française est opaque et sclérosée. Hollande et ses ministres, faute de vouloir et de pouvoir la transformer en profondeur, ont tenté de s'en servir à des fins politiques. Pour qui veut contrôler les affaires, le ministère de l'Intérieur est en effet un lieu stratégique, grâce aux grandes oreilles des renseignements et aux yeux aguerris des flics en tous genres.

Pourquoi la légalité est-elle si souvent bafouée chez ceux qui sont précisément censés faire régner l'ordre ? Le Président a-t-il un cabinet noir ? Faut-il être franc-maçon pour réussir dans la police ? Qui mettra un terme à la guerre sans merci que se livrent les diverses officines de renseignement ? Comment la gauche s'est-elle accommodée des réseaux mafieux corses ? Quel est le poids du FN dans la police ?

Dans le plus grand secret, les auteurs ont mené leurs investigations durant plusieurs années. Ils ont interviewé des centaines de témoins (ministres, conseillers spéciaux, patrons de police, agents de renseignement, gardiens de la paix...), ont écumé les commissariats, fouillé le ministère, épluché les dossiers les plus confidentiels pour livrer cette enquête percutante et mettre en lumière le plus cuisant échec du quinquennat qui s'achève. »

"Pour orchestrer les affaires judiciaires, il existe une mécanique complexe aussi efficace que redoutable. Hollande a su en tirer profit. »

Le livre pose de nombreuses questions et y répond avec prudence, notamment une, que personne ne manquera de remarquer : « le Président a-t-il un cabinet noir ? » Le terme est en effet utilisé dans le livre et, lorsqu'il est employé, il est suivi des lignes : « Il n'est pas possible d'en apporter la preuve formelle. Comme il n'est pas possible de prouver le contraire ! Mais l'addition d'indices troubles et de témoignages étonnants interroge. Plusieurs observateurs bien placés dans l'appareil policier nous ont ainsi décrit par le menu l'existence d'une structure clandestine, aux ramifications complexes, et dont le rayon d'action ne ce serait pas cantonné au seul renseignement territorial. » Apparemment, Nicolas Sarkozy et ses troupes en auraient fait les frais.

Le livre poursuit : « Pour orchestrer les affaires judiciaires il existe une mécanique complexe aussi efficace que redoutable. Hollande a su en tirer profit. » Des « allégations », comme le dit François Fillon, qui mériterait peut-être qu'une enquête soit ouverte. Après tout, on en ouvre bien pour des costumes. Alors, pourquoi ne pas le faire lorsque la séparation des pouvoirs pourrait être mise à mal ?

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