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Ukraine : "Je ne veux pas que la France entre en guerre contre la Russie", déclare Fabien Roussel

Par Jean Baptiste Giraud

"Tout doit être fait pour que les troupes russes se retirent d’Ukraine" selon Fabien Roussel, député du Nord et secrétaire national du PCF. Il était “L’invité politique” sur Sud Radio.

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Fabien Roussel, interviewé par Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio, le 7 mars 2024, dans “L’invité politique”.

La guerre en Ukraine qui se poursuit, le risque de génocide à Gaza, les coupes budgétaires annoncées par le gouvernement... Fabien Roussel a répondu aux questions de Jean-Jacques Bourdin.

 

 

Ukraine : "Je ne veux pas que mon pays, la France, entre en guerre contre la Russie"

La guerre en Ukraine continue, avec la Russie qui se fait de plus en plus menaçante et annonce une possible extension du conflit à l’avenir. Ce jeudi 7 mars 2024, Emmanuel Macron va rencontrer les chefs des partis français pour expliciter sa position, alors qu’il a évoqué la possibilité de déployer des troupes s’attirant les foudres des autres chefs d’État européens, entre autre. Fabien Roussel, convié en tant que secrétaire national du Parti Communiste Français (PCF), affirme que "tout doit être fait pour que les troupes russes se retirent d’Ukraine. Poutine ne doit pas gagner la guerre". Néanmoins, il ne veut pas d’embrasement et, surtout, pas un engagement vers "une troisième guerre mondiale" qui serait d’ailleurs nucléaire. "Je ne veux pas que mon pays, la France, entre en guerre contre la Russie". "Il faut sortir par une solution politique et diplomatique."

 

 

Accord bilatéral de sécurité : "C’est comme si nous acceptions l’idée que comme l’Ukraine est agressée, la France rentre en guerre aux côtés de l’Ukraine"

La question se pose alors qu’un accord bilatéral de sécurité entre la France et l’Ukraine doit être signé mi-mars 2024. Fabien Roussel est clair sur la position de son parti : il ne signera pas. S'"il faut soutenir l’Ukraine et l’aider à se défendre", y compris par la livraison d’armes, Fabien Roussel précise que fournir des armes "permettant à l’Ukraine de frapper en territoire russe", c’est non. Ce qui exclut, de fait, la livraison de missiles longue portée pourtant inscrite dans l’accord. "Je ne veux pas que la France devienne un cobélligérant."

 

 

L’accord, explique le député, prévoit des livraisons d’armes et des missiles à longue portée. Mais aussi que "si l’Ukraine est agressée, la France l’aidera à se défendre". "C’est écrit noir sur blanc", assure-t-il. Or, comme l’Ukraine est actuellement agressée, cet accord obligerait la France à l’aider. "En ratifiant cet accord, c’est comme si nous acceptions l’idée que comme l’Ukraine est agressée, la France rentre en guerre aux côtés de l’Ukraine."

 

Gaza : "La première chose que la France doit faire, c’est de reconnaître l’État de Palestine"

Autre conflit qui fait la Une de l’actualité depuis 5 mois : la guerre entre Israël et le Hamas, après l’attaque terroriste de ce dernier le 7 octobre 2023. Fabien Roussel s’est rendu au Proche-Orient en fin février 2024 pour rencontrer les autorités palestiniennes. Pour sortir du conflit, le secrétaire général du PCF estime que "la première chose que la France doit faire, c’est de reconnaître l’État de Palestine". Selon lui, cette décision doit être prise "aujourd’hui". Et ce afin que d’autres pays européens prennent la même décision.

 

 

Il explique que la situation de Gaza est horrible, "c’est une barbarie sans nom". Depuis les attentats du Hamas, "les 2,1 millions d’habitants de Gaza sont soumis à des bombardements massifs, sont enfermés, bombardés. Et, aujourd’hui, ils subissent la famine". Fabien Roussel assure que "plusieurs dizaines d’enfants" sont tout simplement morts de faim. La population "subit une forme d’élimination totale".

La Cour Internationale de Justice, rappelle le député du Nord, a déclaré qu’il existait un risque génocidaire à Gaza de la part d’Israël. Or, "c’est ce qui arrive en ce moment". De fait, il estime qu’il faut dire au gouvernement Israélien "stop".

 

 

Budget d'austérité en France : "Nous voulons que les gros payent gros et que les petits payent petit"

En France, le gouvernement a annoncé que faute de rentrées fiscales suffisantes, il faudra opter pour un budget d’austérité. Pour Fabien Roussel, l’État "est une véritable sangsue, et il nous pompe notre fric". "Entre 2019 et 2023, l’État a gagné 53 milliards d’euros de plus" avec la TVA par la seule augmentation des prix liée à l’inflation. "Avec l’inflation, l’État se gave sur la TVA qui est l’impôt le plus injuste."

En parallèle, "les entreprises du CAC 40 vont réaliser 144 milliards d’euros de bénéfices en 2023" après une somme similaire en 2022. "Pour eux, l’argent coule à flots, le champagne est sabré à la Bourse. Mais nous, on nous fait les poches."

 

 

Or, si le gouvernement cherche de l’argent, Fabien Roussel a une solution : "il peut aller pomper le fric du CAC 40". Mais il pourrait aussi raboter certaines niches fiscales, qui coûtent 93 milliards d’euros par an à l’État. Ou encore lutter contre l’évasion fiscale qui représente une perte de 80 milliards. "Pour eux, c’est bombance, et pour nous c’est la ceinture serrée ? Il faut arrêter. Ces inégalités sont insupportables, et nous voulons, nous, de la justice sociale, de la justice fiscale." Ce qui se résume en une phrase : "nous voulons que les gros payent gros et que les petits payent petit".

 

 

Retrouvez "L’invité politique" chaque jour à 8h30 dans le Grand Matin Sud Radio avec Jean-Jacques Bourdin

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