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Remaniement : "C’est la fin du quinquennat d’Emmanuel Macron", prédit Bruno Retailleau

Par Jean Baptiste Giraud

L'échec du remaniement est le début de "la fin de règne pour Emmanuel Macron" selon Bruno Retailleau, sénateur de Vendée et président du groupe LR au Sénat. Il était “L’invité politique” sur Sud Radio. 

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Bruno Retailleau, interviewé par Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio, le 8 février 2024, dans “L’invité politique”.

La composition du gouvernement qui tarde, le remaniement sans François Bayrou, la sextape au Sénat, l'IVG... Bruno Retailleau a répondu aux questions de Jean-Jacques Bourdin.

 

Remaniement : "Un mois ! C’est du jamais vu"

Le nouveau gouvernement Attal n’est toujours pas complet, près d’un mois après la nomination du Premier ministre. Bruno Retailleau juge que "c’est stupéfiant". "Gabriel Attal a été nommé le 9 janvier et nous serons demain le 9 février. Un mois ! C’est du jamais vu", souligne le président du groupe LR au sénat. Pour le sénateur de Vendée, c’est un problème car "il y a tant d’enjeux, tant de défis qui attendent la France"…

Quant à savoir s’il est possible que des sénateurs LR rentrent au gouvernement, Bruno Retailleau déclare n’en rien savoir. "Tout est possible", affirme-t-il cependant. Mais si c’était le cas, il n’en serait guère ravi. "Le débauchage, ça abîme la politique", notamment car cela efface les différences entre les partis. "Je pense que la politique ce sont des convictions." Il estime d’ailleurs qu’un tel débauchage serait une forme de trahison envers les militants du parti qui se sont engagés dans les campagnes électorales.

 

Rachida Dati au gouvernement : elle "participe" à "l'objectif d'Emmanuel Macron" de tuer les LR

Forcément, la question de l’entrée de Rachida Dati au gouvernement en tant que ministre de la Culture, alors qu’elle vient du parti Les Républicains, pose question. "L’objectif d’Emmanuel Macron, c’est de nous tuer", analyse Bruno Retailleau. "Et donc elle y participe." Le choix de Rachida Dati est donc un "choix politicien de nous affaiblir".

 

 

Remaniement : le refus de Bayrou est "la fin, finalement, du quinquennat d’Emmanuel Macron"

François Bayrou, après avoir été pressenti pour entrer au gouvernement et tout particulièrement au poste de ministre de l’Éducation Nationale, a annoncé le 7 février 2024 y renoncer. Il a déclaré ne pas être "en accord avec la politique qui serait suivie par le Premier ministre Gabriel Attal". Le sénateur de Vendée ne se dit pas étonné. Mais "c’est un fait qui, sans doute dans quelques mois, peut-être dans quelques années, marquera une rupture dans le second quinquennat d’Emmanuel Macron". Il estime que les mots choisis par François Bayrou sont "très durs" ce qui n’est pas un hasard. Le chef du Modem a parlé de "désaccord profond" et d’une "humiliation", rappelle Bruno Retailleau. Or, François Bayrou serait "très susceptible". "Ces mots-là ont été choisis, il connaît bien la langue française. Et ce sont des mots de rupture."

Cette affaire semble être le début de "la fin de règne pour Emmanuel Macron". Sa majorité, analyse le sénateur, est déjà relative. "Et voilà qu’elle se fissure". Et, selon lui, si les macronistes restent encore sous l’ombrelle du pouvoir par confort, "dès qu’il y aura une difficulté, ils feront sécession". "Ce qui veut dire que, et je vous l’annonce à ce micro, c’est la fin, finalement, du quinquennat d’Emmanuel Macron." Pour le sénateur de Vendée, le gouvernement et le Président ne pourront plus "conduire aucune politique courageuse, de rupture, de vraies réformes, au moment où la France en a besoin".

 

 

IVG dans la Constitution : "Je suis contre cette constitutionnalisation"

La constitutionnalisation de l’IVG a été largement adoptée par les députés à l’Assemblée nationale. Désormais, ce sont les sénateurs qui doivent voter, le 28 février 2024. Gérard Larcher, président du Sénat, s’est à plusieurs reprises prononcé contre, ce qui n’a pas manqué de lui attirer de nombreuses critiques. "Moi, je suis comme Gérard Larcher, comme Hervé Marseille d’ailleurs, contre cette constitutionnalisation", affirme Bruno Retailleau. Selon lui, "personne ne menace la loi Veil". D’autant plus que, explique-t-il, "le Conseil constitutionnel, en 2021, par sa décision du 27 juin, a constitutionnalisé en quelque sorte", en reliant le droit à l’IVG à l’article 2 de la déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen.

Mais, surtout, Bruno Retailleau s’inquiète de la possibilité que la Constitution devienne un "catalogue" de droits. "Ça veut dire qu’il faudra constitutionnaliser le droit au logement ?", demande-t-il.

 

 

Sextape au Sénat et licenciement d'un médecin : "Les affaires sont disjointes"

Après le scandale du sénateur Joël Guerriau, qui est soupçonné d’avoir drogué une députée, une nouvelle affaire a frappé le Sénat. Selon le Canard Enchaîné du 7 février 2024, une sextape aurait été tournée mettant en scène un sénateur, qui n’a pas été nommé. "C’est une histoire de cornecul", juge le sénateur de Vendée. Il rejette la thèse que Gérard Larcher aurait caché les faits. "Pas du tout. Parce qu’en fait les affaires sont disjointes."

"Le licenciement du médecin", concerné par cette sextape, "n’a rien à voir avec l’affaire de la sextape", assure-t-il. L’administration du Sénat a "pris les décisions qu’il fallait prendre, au bon moment. Il y a deux affaires séparées !"

Il pourrait y avoir des sanctions, mais "la sextape est entre adultes consentants", rappelle le chef de groupe LR au Sénat. Quant au chantage de la femme qui détient la vidéo, et qui aurait été augmentée, le sénateur de Vendée assure ne pas en savoir plus. "Il y a une enquête administrative", assure-t-il.

 

 

 

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