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EXCLU Rachida Dati : "Des élus de gauche ont eu des remarques racistes à mon égard"

INTERVIEW EXCLU SUD RADIO - Municipales à Paris, Louvre, Shein, BHV, réforme de l'audiovisuel public,... La ministre de la Culture et maire du 7e arrondissement a balayé l'actualité ce mercredi au micro de Sud Radio.

Rachida Dati
Rachida Dati, interviewée par Jean-François Achilli sur Sud Radio, le 5 novembre 2025, dans “L’invité politique”.

Bataille pour les municipales à Paris, commerces de proximité, BHV et Shein, plan de circulation, sécurité, propreté, affaire Renault, réforme de l’audiovisuel public, sécurité culturelle (Louvre), CGT et Philharmonie. Au micro de Sud Radio, Rachida Dati a répondu aux questions de Jean-François Achilli.

"Je suis la mauvaise conscience de quelques conseillers de Paris de gauche"

Jean-François Achilli pour Sud radio : Vous dites être attaquée sur ce que vous êtes. Que répondez-vous à ceux qui vous visent personnellement ?
Rachida Dati : "Il y a quelques conseillers de Paris de gauche qui ont eu parfois des remarques totalement racistes, pas sexistes mais racistes. Voilà. Je suis leur mauvaise conscience. Voilà. Je suis ce que la gauche n'a pas réussi en fait. J’ai connu la gauche qui instrumentalisait les gens des quartiers populaires. Ils ont été débordés par un électorat qu’ils ont victimisé pendant des années. Aujourd’hui, ce qui dérange, c’est ce que je représente plus que ce que je fais."

Vos opposants remettent l’“affaire Renault” sur la table ; quelle est votre réponse ?
"C’est une affaire privée, un contrat d’avocat. Il n’y a pas d’argent public. Moi, je ne vis pas de la politique, contrairement à eux. Les Parisiens paient leur train de vie, c’est une réalité."

Pierre-Jean Chalençon vous a qualifiée de "reine du couscous". Souhaitez-vous commenter ?
"Est-ce que c’est la première fois qu’il y a des propos racistes dans l’espace public ? Non. (…) Donc voilà, moi, je ne perds pas mon temps, mon énergie là-dedans."

"Avec moi, la ville de Paris sera plus propre, plus sûre, plus agréable, je m’y engage"

Shein ouvre un magasin au BHV à Paris malgré le scandale des poupées sexuelles à l’effigie de mineurs. Si vous aviez été maire, auriez-vous autorisé l’ouverture ?
"Le sujet de Shein met deux choses en lumière : d’abord le problème de ces plateformes non régulées qui vendent des produits pédopornographiques, ensuite celui du commerce physique qu’on a étouffé à Paris. Les seuls commerces qu’on contrôle, qu’on taxe, qu’on verbalise, ce sont les boutiques de nos rues. C’est absurde."

Que faudrait-il faire selon vous ?
"Aider le commerce physique et alléger les contraintes. Quand on est maire, on protège ses commerçants. À force de leur compliquer la vie, ils ferment. Et ça profite aux plateformes étrangères, hors de tout contrôle. Il faut traiter les causes, pas manifester devant le BHV."

Anne Hidalgo a déclaré que “Paris ne sera jamais la vitrine de l’ultra fast fashion”. Vous partagez ce point de vue ?
"Qu’elle commence par se demander pourquoi les ventes en ligne prospèrent pendant que les commerces de proximité ferment ! À force de mettre des contraintes et de ne pas gérer l’espace public devenu un chaos, on tue les commerçants de proximité. Être maire, c’est agir, pas commenter."

Votre plan pour la circulation parisienne ?
"La première chose à faire, c’est un plan de circulation. Nous sommes la seule ville de France sans plan : c’est le chaos. Le piéton, le vélo, la voiture, tout le monde est entravé. Même les bus n’avancent plus. Chacun doit pouvoir trouver sa place de manière harmonieuse."

Votre vision globale pour Paris ?
"Les Parisiens veulent une ville plus propre, plus sûre, plus agréable. Moi, je m’y engage. Paris doit redevenir une ville où tout le monde peut vivre de manière harmonieuse. Je veux de la diversité, de la vie, de l’ancrage ; pas une ville de passage, ni du chacun pour soi."

"Que font les socialistes avec l’argent des Parisiens ?"

Votre principal adversaire, Emmanuel Grégoire, parle de “manœuvre de diversion” sur les notes de frais d’Anne Hidalgo.
"Je suis très tranquille. L’affaire Renault, c’est privé. En revanche, ce qu’ils font, eux, c’est avec l’argent des Parisiens. Leurs restaurants, leurs vêtements, leurs voyages, leurs coiffeurs, tout est payé par les Parisiens. Il y a une enquête ouverte, et elle est justifiée."

Vous évoquez un écart de probité entre vous et l’équipe Hidalgo ?
"Moi, j’ai un métier. Eux vivent de la politique. Quand Madame Hidalgo dit qu’il est difficile de vivre avec 4 900 euros, elle fait financer son train de vie par les Parisiens. Ce n’est pas ma conception de la politique."

Votre réponse à ceux qui vous accusent d’être “obsédée” par Hidalgo ?
"C’est plutôt Emmanuel Grégoire qui est obsédé par moi. Tout ce que je fais n’est jamais bien. Il ferait mieux d’être obsédé par les Parisiens. Cela fait 25 ans qu’ils sont au pouvoir et qu’ils n’ont pas fait le travail : la propreté, la sécurité, le commerce, tout cela, c’est de la responsabilité du maire."

"Je suis déterminée à changer la vie des Parisiens et donc à changer Paris"

Les sondages Sud Radio vous placent en tête des intentions de vote. Quelle lecture en faites-vous ?
"C’est la première fois qu’un sondage donne gagnante la droite et le centre dans toutes les configurations. Cela prouve que les Parisiens veulent une alternance. Ils ne veulent plus d’Anne Hidalgo ni de ses héritiers. Cela nous conforte dans notre détermination."

Et vous personnellement ?
"Je suis en tête au premier et au second tour, dans toutes les hypothèses. Je continue à aller partout, dans les quartiers populaires comme dans les hôpitaux. Je parle à tout le monde. Un maire, ça règle les problèmes des habitants. Moi, j’aime les gens."

Pierre-Yves Bournazel peut-il être un allié ou un obstacle ?
"Pour la première fois, les Parisiens pourront choisir directement leur maire. L’arbitre, ce seront les Parisiens. Je leur dis : je m’occuperai de vous, je changerai votre vie, je changerai Paris. Faites-moi confiance."

Votre compatibilité entre votre rôle de ministre et votre campagne ?
"Je fais tout. Toute ma vie, j’ai tout fait. Ma vie est un engagement politique. Je crois à la politique qui change la vie des gens."

Et votre rapport à l’électorat des cyclistes ou des célibataires ?
"Je n’oppose jamais les gens. Je vis avec tout le monde, je parle à tout le monde, je résous les problèmes de tout le monde. Ce n’est pas ça, Paris : c’est la ville de la liberté, la ville où on réalise ses rêves."

"Ce qui s’est passé au Louvre, c’est un acte de criminalité organisée"

En tant que ministre de la Culture, comment réagissez-vous au vol spectaculaire au musée du Louvre ?
"Ce qui s’est passé au Louvre, c’est un acte de criminalité organisée. C’était très bien préparé et très rapide. Ils savaient ce qu’ils voulaient prendre. Ce ne sont plus des actes isolés, mais une nouvelle forme de menace."

Quelles mesures avez-vous prises ?
"J’ai demandé une enquête administrative. Le rapport provisoire est alarmant : défaillances sur les caméras, les dispositifs anti-intrusion, et une gouvernance inadaptée. J’ai donc demandé à la présidente du Louvre de réunir en urgence un conseil d’administration pour mettre en œuvre toutes les mesures nécessaires."

Lesquelles précisément ?
"Une nouvelle organisation de la sécurité, un comité de sûreté associant la préfecture de police, des dispositifs anti-intrusion autour du musée et une formation plus adaptée des agents. Il faut moderniser les protocoles, actualiser les dispositifs et adapter notre défense aux nouvelles menaces."

Vous y voyez un symbole ?
"Oui, protéger nos musées, c’est protéger notre patrimoine national. Le Louvre, c’est la France. Ce vol a choqué tous les Français, et je veux que cela ne se reproduise jamais."

Retrouvez "L’invité politique" chaque jour à 8h15 dans le Grand Matin Sud Radio

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