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Minute de silence : en fait-on "à chaque fois qu'un policier est mort ?", demande Annie Genevard

Par Jean Baptiste Giraud

"Ces refus d’obtempérer se multiplient dans des proportions incroyables" selon Annie Genevard, députée du Doubs et secrétaire générale des Républicains. Elle était “L’invitée politique” sur Sud Radio le 29 juin 2023.

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Annie Genevard, interviewée par Patrick Roger sur Sud Radio, le 29 juin 2023, dans “L’invité politique”.

L'affaire Nahel, les refus d'obtempérer, la minute de silence, le hijab dans le sport... Annie Genevard a répondu aux questions de Patrick Roger.

 

"Je crois que le rôle d’un responsable politique, c’est de ne pas alimenter tout ce qui peut susciter la révolte"

L’affaire Nahel continue de conduire à des violences, plusieurs quartiers ayant une nouvelle fois été au centre d’affrontements la nuit du 28 au 29 juin 2023. Une conséquence de la mort du jeune homme, tué par un tir de policier à la suite d’un refus d’obtempérer le 27 juin 2023. Emmanuel Macron a déclaré que l’acte était "inexcusable et inexplicable", ce qui a fait réagir les syndicats de police. "Je crois que le rôle d’un responsable politique, c’est de ne pas alimenter tout ce qui peut susciter la révolte", estime Annie Genevard. "La situation est très tendue". "Chaque mot doit être pesé", affirme-t-elle appelant à la prudence des responsables politiques dans leurs propos.

"La mort de ce jeune suscite évidemment de l’émotion, et j’ai beaucoup de compassion pour sa famille", souligne la secrétaire générale des Républicains. "Mais c’est à la justice de déterminer les circonstances de ce décès." Le fait d’instrumentaliser cet événement est "éminemment dangereux".

La députée du Doubs explique que "ces refus d’obtempérer se multiplient dans des propositions incroyables" en France. Toutefois, elle concède que ça ne vaut pas une balle dans la poitrine. "Mais ça ne vaut pas d’avantage la mort d’un policier". "Je rappelle qu’il y a aussi des policiers qui sont morts dans le cas de refus d’obtempérer." Pour la députée LR, "le refus d’obtempérer, c’est vraiment la marque d’une mise en cause de l’État de droit". "C’est gravissime."

Minute de silence pour Nahel : "Il faut être prudent"

Une minute de silence a été observée à l’Assemblée nationale, le 28 juin 2023, en hommage au jeune Nahel. Annie Genevard n’y a pas participé, non pas par choix mais parce qu’elle avait un rendez-vous. "Je n’étais pas dans l’hémicycle à ce moment-là."

Si elle concède que "la mort de ce jeune a suscité une grande émotion", surtout à la suite du partage de plusieurs images et vidéo sur les réseaux sociaux. Toutefois, "les images ne valent pas une enquête", rappelle la députée.

"Je pense que dans les minutes de silence, il faut être prudent", juge la secrétaire générale des Républicains. "Parce qu’il ne faut pas en oublier, quand on commence à en faire". "Est-ce qu’on a fait une minute de silence à chaque fois qu’un policier est mort dans un barrage non-respecté ?"

La présidente de l’Assemblée nationale n’a toutefois pas eu tort, selon Annie Genevard. Elle rappelle néanmoins que c’est quelque chose de "solennel". "Si on les multiplie, il ne faut oublier personne."

"Le sport est un lieu d’entrisme du prosélytisme islamiste"

Le Conseil d’État est attendu le 29 juin 2023 sur la question du hijab dans les compétitions sportives. Pour le rapporteur, il n’y aurait aucun problème et pas de prosélytisme. "C’est l’avis du rapporteur, ce n’est pas l’avis du Conseil d’État", rappelle Annie Genevard. Un avis attendu "avec impatience".

Malgré tout, "on voit bien qu’il y a un réel problème", juge la députée LR. Elle rappelle que les LR, et notamment Éric Ciotti, avaient tenté d’interdire "le port de signes religieux ostentatoires dans les lieux de pratique sportive et dans les compétitions sportives". Selon elle, "le sport est un lieu d’entrisme du prosélytisme islamiste". "Aujourd’hui, la religion est entrée dans le domaine du sport. Où elle n’y a rien à faire."

Annie Genevard juge personnellement que "le hijab est tout sauf un signe d’émancipation des femmes". Et si les femmes qui veulent porter le hijab sont, de fait, interdites de pratique de sport, "c’est une mauvaise façon d’aborder le sujet". "Sous couvert de liberté, en réalité, c’est une démarche d’islam politique", juge la députée LR.


Retrouvez "L’invité politique" chaque jour à 8h15 dans le Grand Matin Sud Radio avec Patrick Roger.

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