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Maud Bregeon : "Je suis opposée à la taxe Zucman comme je suis opposée au retour de l’ISF"

Par Aurélie Giraud

ENTRETIEN SUD RADIO - "On n’a pas supprimé l’ISF pour faire un cadeau aux riches. On a supprimé l’ISF parce que ça freine l’investissement productif" selon Maud Bregeon, députée Ensemble Pour la République des Hauts-de-Seine. Elle était “L’invitée politique” sur Sud Radio. 

Maud Bregeon
Maud Bregeon interviewée par Jean-François Achilli sur Sud Radio, le 25 septembre 2025, dans “L’invité politique”.

ENTRETIEN SUD RADIO : Le Premier ministre Sébastien Lecornu qui s'estime faible, le Budget, le possible retour de l'ISF, la nécessité de compromis... Maud Bregeon a répondu aux questions de Jean-François Achilli.

"Le Premier ministre est parfaitement conscience de l’équation qu’est celle de l’Assemblée nationale, qui n’est pas nouvelle"

Jean-François Achilli : Je suis le Premier ministre le plus faible de la Ve République, a déclaré Sébastien Lecornu. Est-ce un aveu de faiblesse ?
Maud Bregeon : "Je ne sais pas si c’est le plus faible, mais c’est probablement un des plus courageux."
"Avoir le courage d’aller à Matignon dans ces temps particulièrement troublés, c’est quelque chose que je respecte beaucoup."

Le dire c’est s’affaiblir ?
"Le Premier ministre est parfaitement conscience de l’équation qu’est celle de l’Assemblée nationale, qui n’est pas nouvelle."
"On n’a pas de majorité à l’Assemblée nationale, personne n’a gagné les législatives."

Vous avez vécu l’affaire Barnier, puis Bayrou et désormais Lecornu est menacé…
"La question est simple : qui aujourd’hui accepte de se mettre autour de la table et de faire des compromis ?"
"Ce sera probablement, à la fin, un budget qui ne convient complètement à personne. Il y aura certainement des choses qui me déplairont à moi, députée Renaissance, qui déplairont à certains députés LR, qui déplairont à certains députés socialistes. Mais qui agrégera les dénominateurs communs."

"On n’a pas supprimé l’ISF pour faire un cadeau aux riches. On a supprimé l’ISF parce que ça freine l’investissement productif"

Jean-François Achilli : Vous participeriez à une majorité avec les socialistes qui veulent la taxe Zucman ?
Maud Bregeon : "La question, ce n’est pas de participer à une majorité. La question, c’est d’arriver à un budget."
"Ce qu’on demande aux uns et aux autres, c’est de mettre un peu d’eau dans leur vin."

Ça ne marche pas !
"J’entends les inquiétudes des gens, sur l’absence de Budget, sur l’insécurité, sur les services publics, sur la dette…"
"Qu’est-ce qu’on répondra à nos électeurs, dans quelques mois, si on a été encore une fois incapables de doter la France d’un Budget ?"
"Doter la France d’un Budget, c’est la première et la plus grande prérogative des députés et des parlementaires."

La taxe Zucman, vous dites oui ?
"Non, je suis opposée à la taxe Zucman comme je suis opposée au retour de l’ISF."

L’ISF, justement, on ne parle que de son retour. Une sorte de concessions faite à certains, notamment les socialistes. Vous dites oui ou non ?
"Je suis opposée au retour de l’ISF notamment parce que c’est un impôt qui freine l’investissement productif et qui s’attaque au patrimoine professionnel."
"J’entends le besoin de plus de justice fiscale, il faudrait être sourd pour ne pas l’entendre. Je pense que ça transcende les électorats."
"S’il y a de la sur-optimisation fiscale, bien sûr qu’il faut attaquer. Mais ne cassons pas l’emploi. Ne démantelons pas l’appareil productif."
"On n’a pas supprimé l’ISF pour faire un cadeau aux riches. On a supprimé l’ISF parce que ça freine l’investissement productif."

Thomas Piketty dit "si vous ne payez pas, vous pouvez être arrêté à l’aéroport". François Ruffin menace de privation de droits civiques ceux qui fuiraient l’impôt. Nous sommes en 1789, ça vous va vous ?
"C’est très représentatif de ce qu’est devenue aujourd’hui une certaine gauche et une certaine classe d’économistes."

Ça va jusqu’au parti socialiste !
"François Ruffin, c’est une certaine gauche, que je qualifie aujourd’hui d’extrême-gauche."

Olivier Faure veut la suspension de la réforme des retraites…
"Il faut qu’il explique comment il finance."
"Cette réforme, on ne l’a pas faite de gaîté de coeur. On l’a fait parce que c’était impérativement nécessaire pour protéger le système par répartition."
"Est-ce qu’on laisse à nos enfants un modèle social presque aussi favorable que celui qu’on a connu… ou est-ce qu’on continue de tirer sur la vache et à la fin, il ne faudra pas s’étonner qu’il n’y ait plus de lait."

"Le Président peut rester, doit rester"

Jean-François Achilli : Quel est le bilan de deux quinquennats d’Emmanuel Macron ? Doit-il partir ?
Maud Bregeon : "Le Président peut rester, doit rester."
"Je retiendrais trois piliers : le premier, c’est la réussite de la politique de l’offre. Le deuxième pilier, c’est toutes les avancées en matière de construction européenne. Le troisième pilier, c’est quand même la capacité à travailler avec des gens qui ne pensent pas toujours comme nous."

Que pensez-vous de ce qu’il se passe autour de Nicolas Sarkozy, dont on attend le jugement dans l’affaire des financements libyens ce jeudi 25 septembre 2025 ?
"Nicolas Sarkozy été un grand président de la République. Ce qu’il se passe autour de lui me rend un peu triste."
"Ce n’est jamais une bonne nouvelle quand un ancien chef d’État se trouve dans cette position-là."

La rentrée parlementaire prévoit déjà une motion de censure.
"J’ai l’impression de me réveiller chaque matin avec une motion de censure de LFI. On a appris à vivre avec."
"La question, c’est est-ce que les socialistes veulent apporter de la stabilité ou de l’instabilité au pays."

Retrouvez "L’invité politique" chaque jour à 8h30 dans le Grand Matin Sud Radio

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