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"Emmanuel Macron n'a pas pris de risque politique" déplore Patrick Buisson

Par Aurélie Giraud

Où va notre civilisation ? Dans son livre "Décadanse" (Albin Michel), Patrick Buisson revient sur ces 60 dernières années de bouleversements. Essayiste et ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, il était “L’invité politique” sur Sud Radio.

Patrick Buisson Emmanuel Macron
Patrick Buisson, interviewé par Patrick Roger sur Sud Radio, le 21 avril, dans “L’invité politique”.

Impopularité d'Emmanuel Macron, clivages dans le pays, démographie : Patrick Buisson a répondu aux questions de Patrick Roger. 

"Emmanuel Macron n'a pas pris ce risque politique qui aurait montré qu'on aurait affaire à un visionnaire"

La contestation d'Emmanuel Macron à travers la réforme des retraites se concrétise par les sifflets, les concerts casseroles et les sondages qui le mettent au plus bas. "Emmanuel Macron a une approche métapolitique, il veut surplomber les choses" souligne Patrick Buisson. "On pouvait espérer que, délivré de la perspective d'être jugé par le suffrage universel, il aurait pris politiquement le risque d'affronter l'opinion mais avec une véritable vision, un projet collectif. Avec un changement de temporalité pour sortir du temps court et aller vers le temps long de la Nation en faisant de grandes réformes. Un investissement sur le long terme, dont le résultat se voit à 20 ans. Ce risque politique qui aurait montré qu'on aurait affaire à un visionnaire, il ne l'a pas pris" regrette l'essayiste.

"Sa réforme des retraites en est l'exemple absolu" estime Patrick Buisson. Pour lui, "nous payons le krach démographique des années 1970-75. La démographie est la seule science humaine exacte, qui nous permet de prévoir. Ça ne sert à rien de manifester, d'aller dans la rue ! Les années de retraite perdues, ce sont les enfants que nous n'avons pas eus. Emmanuel Macron aurait pu faire une grande réforme qui permettait d'enjamber les 20 prochaines années en relançant la politique familiale" assure-t-il. "En revenant sur le plafonnement des allocations familiales ou du quotient familial qu'a fait François Hollande". "Avec cette réformette, il condamne ses successeurs à faire une autre réformette."

"Il sera peut-être contraint à une alliance avec la droite, mais il ne l'a pas voulue, pas organisée"

D'après Patrick Buisson, le pays serait majoritairement à droite. Il constate une "contradiction majeure". Emmanuel Macron est un "homme intelligent, cultivé, qui connaît les réalités. Son électorat s'est considérablement droitisé par rapport à 2017". "Avec une demande où les items de sécurité, de souveraineté, d'autorité exécutive sont aussi forts sinon plus forts que dans l'électorat du Rassemblement National" assure l'essayiste. Il affirme que "3 électeurs sur 4 d'Emmanuel Macron sont d'anciens électeurs de droite".

Les élections législatives ne lui ont donné qu'une majorité relative. Or, Emmanuel Macron "va sortir du gouvernement les marqueurs de droite" rappelle Patrick Buisson, qui souligne "un choix curieux". Pour lui, "le seul marqueur de droite véritablement aujourd'hui, c'est Darmanin. Bruno Le Maire l'est sur le plan politique économique, mais il a une absence de vision stratégique". Le président de la République "sera peut-être contraint à une alliance avec la droite, mais il ne l'a pas voulue, pas organisée et le rapport de force ne lui est plus aussi favorable". Sur l'hypothèse que Nicolas Sarkozy soit Premier ministre d'Emmanuel Macron, "politiquement ce serait difficile à assumer" estime son ancien conseiller.

 

Retrouvez "L’invité politique" chaque jour à 8h15 dans le Grand Matin Sud Radio avec Patrick Roger.

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