ENTRETIEN SUD RADIO - Reconnaissance de la Palestine, élections municipales à Paris, note de frais d'Anne Hidalgo : Emmanuel Grégoire, député PS de Paris et candidat à la mairie de Paris, a répondu aux questions de Jean-François Achilli.
Frais de représentation d’Anne Hidalgo : "C’est une grossière manœuvre de diversion organisée par la droite"
Que répondez-vous à Nathalie Loiseau, qui dénonçait hier des "robes Dior payées par les impôts des Parisiens" ?
Emmanuel Grégoire : "C’est une grossière manœuvre de diversion organisée par la droite pour faire oublier les turpitudes de Madame Dati, renvoyée en correctionnelle pour corruption."
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Vous mettez en cause Rachida Dati.
"Je ne la mets pas en cause, je rappelle une vérité factuelle : elle est renvoyée pour corruption. C’est factuel, ce n’est pas une attaque."
Il y a pourtant une demande de transparence.
"Je comprends cette exigence légitime. Mais il faut prendre la mesure de la disproportion de l’obsession médiatique et de la maltraitance exercée à l’endroit d’Anne Hidalgo."
Concrètement, que ferez-vous si vous êtes maire ?
"Je prends trois engagements : transparence annuelle de tous les frais de mandat, définition de critères précis par une commission d’élus du Conseil de Paris, et un contrôle régulier pour lever toute suspicion."
"Non, la reconnaissance de la Palestine ne légitime pas le Hamas"
Jean-François Achilli : Emmanuel Macron a annoncé à l’ONU la reconnaissance de l’État de Palestine. Partagez-vous cette décision ?
Emmanuel Grégoire : "Le Hamas est une organisation terroriste très coupable de la situation. La reconnaissance de l’État de Palestine est un moment historique que je souhaitais depuis longtemps. Le Hamas doit être éradiqué et ne doit avoir aucun rôle dans le futur gouvernement palestinien."
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Certains disent que cette reconnaissance valide les attentats du 7 octobre.
"Beaucoup le pensent, mais je ne le crois pas. Oui, les représailles israéliennes sont une conséquence du 7 octobre, mais il faut pouvoir en débattre sereinement. Je ne suis partisan d’aucun camp, si ce n’est celui de la paix et du droit d’Israël et de la Palestine à vivre librement."
Auriez-vous déployé les drapeaux sur la Tour Eiffel comme Anne Hidalgo ?
"Oui. Quoi que vous fassiez, vous êtes critiqué. Ce débat sur les drapeaux est secondaire par rapport à la gravité du conflit. Je soutiens l’initiative de la maire, car elle est conforme à ma position personnelle."
Jean-Luc Mélenchon a qualifié ce geste de "consternant".
"Jean-Luc Mélenchon n’a jamais été mon ami, il ne le sera jamais. La France insoumise ne sera pas mon alliée à Paris. Je l’ai déjà dit mille fois."
"Je souhaite vraiment que le PSG reste au Parc des Princes"
Qui a écrit hier soir sur son compte X "Ousmane je t’aime" ?
Emmanuel Grégoire : "C’est moi, parce que j’étais très heureux qu’il gagne le Ballon d’or. Ça a été un moment fort pour la ville et pour le pays entier. On a le droit en politique d’avoir des passions qui ne relèvent pas d’un calcul électoral."
Si vous êtes élu maire, le PSG doit-il rester au Parc des Princes ou partir à Poissy ou Massy ?
"Je demanderai un mandat au Conseil de Paris et je réengagerai le dialogue avec l’actionnaire. Je souhaite vraiment que le PSG reste au Parc des Princes, parce que c’est son histoire et un lieu de cohérence historique pour la ville."
Mais le prix reste un point de blocage.
"On estime l’espace foncier dans ce quartier à 1 milliard d’euros. Entre 0 et 1 milliard, il faudra affiner l’évaluation. Ce n’est pas moi qui fixe le prix, c’est soumis à des règles précises de validation par l’administration fiscale. Mais si on veut une solution, on la trouvera."
Un stade de 100.000 places est-il envisageable ?
"Non, matériellement ce n’est pas possible. Mais un magnifique stade de 55.000 à 60.000 places au cœur de la ville, c’est l’histoire du PSG et je souhaite qu’il reste au Parc."
"Les toits de Paris sont un commun magnifique"
Vous proposez d’investir les toits de Paris. Pourquoi ce sujet ?
Emmanuel Grégoire : "Les toits de Paris représentent 33 millions de mètres carrés. On ne peut pas se priver de cet espace. Je veux faire émerger un réseau de toits d’usage partagé, associatif, culturel et méditatif."
78% des toits sont en zinc. Les conserver est-il compatible avec vos ambitions ?
"Oui, il faudra garder cette signature esthétique mais changer de matériaux pour répondre aux exigences environnementales. Les toits doivent devenir des espaces de végétalisation, d’agriculture urbaine et de production énergétique."
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