ENTRETIEN SUD RADIO - Grève du 18 septembre, drapeaux palestiniens sur les mairies, nouveau gouvernement de Sébastien Lecornu, rôle de la droite, sécurité, impôts : David Lisnard, maire LR de Cannes, président de Nouvelle Énergie et président de l'AMF, a répondu aux questions de Jean-François Achilli.
"La droite n'a pas à être la rustine du Titanic"
Jean-François Achilli : “Jeudi noir le 18 septembre, vous redoutez cette journée ?”
David Lisnard : “En tout cas on la prépare, on l’anticipe (…) on nous annonce quand même une grosse grève notamment dans l’éducation nationale (…) on sera mobilisés comme partout en France.”
Qu’est-ce qui se passe dans ce pays ? Une succession de contestations dans la rue ?
“Il y a des contestations qui sont très légitimes (…) mais il y a aujourd’hui un problème évident en France, politique, social (…) Ça fait des années que j’en parle (…). Le problème c’est que ceux qui veulent bloquer très souvent ne font qu’apporter des propositions qui amplifieraient le problème, c’est-à-dire plus de dépenses publiques, toujours plus d’État. (…) Le problème vient du fait qu’en France il y a trop d’État et mal d’État.”
Sébastien Lecornu reçoit les partis : LR peut-il s’entendre avec le PS ?
“On ne peut pas cautionner les causes du problème français et (…) la droite classique n’a pas à être la rustine d’un système que l’on combat, la rustine du Titanic. (…) Il faut proposer une alternative puissante (…) autour d’un projet de libération économique, de sécurité et éducatif. (…) Le pays, on est un pays entrepreneur.”
Et sur la fiscalité ?
“Nous sommes le pays qui a le record du monde des impôts et des charges. (…) Pour relancer le pays, il faut baisser la dépense publique et la fiscalité. (…) Il est impensable de participer à un gouvernement qui amplifierait les causes du problème français.”
Bruno Retailleau peut-il rester au gouvernement dans ce cas ?
“Chacun fera comme il l’entend (…) mais il est impensable que la droite, telle que je l’entends, soit la béquille du macronisme et soit la béquille a fortiori du socialisme.”
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"Olivier Faure joue avec le feu insoumis"
Olivier Faure demande aux maires d’arborer le drapeau palestinien. Quelle est votre position ?
“L’AMF n’est pas là pour donner des directives. (…) Olivier Faure a commis une faute lourde, car le drapeau est devenu le symbole du Hamas. Il est dangereux d’importer ce conflit en France et d’assimiler Israël aux Juifs.”
Et la pression sur les maires socialistes ?
“On peut être sensibles à la cause palestinienne, mais le vrai problème aujourd’hui en France, c’est l’antisémitisme. (…) L’islamo-gauchisme est une réalité, ce qui se passe à la Sorbonne est édifiant. (…) Olivier Faure joue avec le feu insoumis. C’est une spirale infernale pour lui et pour le Parti socialiste.”
"Emmanuel Macron devrait annoncer sa démission différée"
Face à la crise d’autorité, Emmanuel Macron doit-il intervenir ?
“Le président de la République a souvent été dans le déni ou dans le discours contradictoire. La Ve République repose sur une légitimité forte du président. Or, aujourd’hui, l’une des causes du problème français est le président de la République.”
Vous demandez sa démission ?
“Je ne suis pas pour la destitution, qui serait du chaos. Mais il pourrait dire : ‘Nous sommes dans une situation de blocage, j’en suis une des causes, je démissionnerai de façon différée’. Ce serait une manière de restaurer de la légitimité politique et de sortir de l’impasse actuelle.”
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Sur le sort de Boualem Sansal, détenu en Algérie depuis plus de 300 jours, la France en fait-elle assez ?
“Je pense même qu’ils ne font rien. Et s’ils le font, ils sont bien incapables. (…) Boualem Sansal, ce n’est pas une affaire algérienne, c’est une affaire française. (…) L’honneur d’une nation, c’est de défendre ses ressortissants lorsqu’ils sont incarcérés de façon arbitraire et scandaleuse. Le silence autour de son cas traduit un délitement de la nation extrêmement inquiétant.”