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Audiovisuel : Clément Beaune n'est "pas convaincu par l'état actuel de la réforme"

Par Aurélie Giraud

Clément Beaune, député Renaissance de Paris et ancien ministre, était “L’invité politique” sur Sud Radio.

Clément Beaune audiovisuel
Clément Beaune, interviewé par Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio, le 24 mai 2024, dans “L’invité politique”.

Réforme de l'audiovisuel français, réforme de l'assurance chômage, débat entre Gabriel Attal et Jordan Bardella, élections européennes : Clément Beaune a répondu aux questions de Jean-Jacques Bourdin.

 

"Je ne suis pas convaincu par l'état actuel de la réforme de l'audiovisuel"

L'examen du projet de loi sur la réforme de l'audiovisuel public qui prévoit la fusion de France Télévisions, Radio France et l’INA a été reporté autour de la fin du mois de juin. Clément Beaune estime que "c'est plus raisonnable". "Sinon on aurait eu une suspension de projet de loi agricole qui est quand même centrale, très attendue par les agriculteurs pour insérer quelques heures de débats sur l'audiovisuel". Le député reconnaît que "c'est un sujet majeur, qui suscite des inquiétudes" qu'il "comprend". "Je ne suis pas convaincu par l'état actuel de la réforme" confie-t-il.

Clément Beaune soulève deux interrogations. "Une question de fond : est-ce que la radio sera bien protégée par une entreprise unique ? Il faut qu'on ait des garanties là-dessus, aujourd'hui ce n'est pas encore suffisamment le cas. Deux, est-ce qu'on intègre France Média Monde, qui est de la radio et de la télé à la fois, France 24 et RFI, essentielles à l'influence française dans le monde". Pour lui, "il ne faut pas les inclure dans cet audiovisuel rassemblé. C'est la position du ministre des Affaires étrangères que je défends aussi". "Le projet n'est pas abouti" affirme-t-il. "Il ne faut pas aller trop vite".

Réforme de l'assurance chômage : "Il y a plusieurs points inquiétants et même dangereux"

Les conditions d'accès au chômage devraient se durcir avec la réforme de l'assurance chômage. Il faudra avoir totalisé 8 mois de travail dans les 20 derniers mois pour bénéficier d’une allocation-chômage, contre 6 mois sur 24 aujourd’hui. "Avec beaucoup de députés qui sont là depuis 2017, on a exprimé des inquiétudes" explique Clément Beaune. "On a rencontré le Premier ministre et on a dit il y a plusieurs points inquiétants et même dangereux". "Dans les pistes qui étaient évoquées, on a dit qu'il ne faut pas remettre en cause la contracyclicité. Derrière cette idée il y a le fait que quand la situation économique se dégrade, on protège mieux les chômeurs. Et quand la situation économique va mieux, on est plus exigeants. Il faut garder ce principe". "J'espère, qu'on a été entendu sur ce point, et qui sera préservé dans la réforme".

Par ailleurs, "on a dit que la réduction de la durée d'indemnisation serait trop dure. Et ce serait pas cohérent puisqu'on vient déjà de le faire". "Il faut éviter la réduction de la durée d'indemnisation. Même pour les plus de 53 ans". "Là aussi, je crois qu'on a été entendus". "Le troisième point qui est très important, qui n'était pas du tout dans les réflexions annoncées à l'époque, c'était le bonus malus. On demande aux entreprises de payer plus et de protéger mieux quand elles font des contrats courts, ou une succession de contrats précaires. Pour qu'il y ait une incitation au CDI et à la protection de l'emploi. J'ai cru comprendre, là aussi on a été entendu, que le bonus-malus serait étendu, voire généralisé".

"La désindexation des retraites n’est pas une bonne piste"

La désindexation des retraites et des allocations sociales sur l'inflation pour cette année "n'est pas la bonne piste" affirme Clément Beaune. "Notre déficit est élevé, et quand on doit être sérieux sur notre dette et notre déficit, on fait des économies" reconnaît le député. Mais "la désindexation des pensions, ce n'est pas la bonne piste. Pourquoi ? Parce que si vous le dites maintenant, les gens s'inquiètent, s'angoissent parce qu'ils ne savent pas quand c'est, comment c'est, combien ça leur coûte".

"Il ne faut pas créer cette inquiétude. Et au moment du budget, il ne faut pas le faire non plus, parce que ça créerait un choc de baisse de revenus et de baisse de consommation pour des retraités". "En général, un retraité n'a que sa retraite pour vivre. Quelqu'un qui travaille, parfois, certains ont la possibilité de faire éventuellement des heures supps, de travailler un peu plus, de compenser. Pour un retraité, ce n'est pas possible de compenser une perte de revenus".

Jordan Bardella ? "Je ne veux pas d'une baudruche à la tête de la République"

Clément Beaune revient sur le débat entre Gabriel Attal et Jordan Bardella du 23 mai. N'y a-t-il pas une volonté de nationaliser l'élection européenne ? "Il y a eu un débat de clarification sur l'Europe. Le RN essaie de nationaliser cette campagne, en fait je ne sais quel referendum. Je ne sais quelle revanche d'une élection passée, prologue d'une élection future." dénonce le député. Mais "le 9 juin on vote sur l'Europe, on parle d'Europe. Le Premier ministre avait demandé qu'on parle de sujets européens. On a vu ce que ça donnait pour Monsieur Bardella sur le fond : pas grand chose. Les formules, les slogans de Monsieur Bardella se sont vidés comme une baudruche dès qu'on a pointé du doigt les contradictions derrière des slogans creux".

Lors du débat, "pourquoi Jordan Bardella ne s'est pas aventuré sur beaucoup de sujets ?" interroge Clément Beaune. "Parce qu'il ne les maîtrise pas. Mais aussi parce que la stratégie, c'est de se dire 'on va attendre'. Les gens, un jour, vont se dire 'pourquoi pas eux ? On n'a pas essayé'". "C'est pour ça que c'était important aussi ce débat-là. L'Europe, bien sûr, mais parce que sur des sujets aussi fondamentaux, dès que vous dites 'que proposez-vous sur le fond ? Est-ce que vous êtes sûr de votre proposition ?' La baudruche se dégonfle. Et moi je ne veux pas, à la tête de la République française, ni un extrémiste, ni une baudruche".

 

Retrouvez "L’invité politique" chaque jour à 8h30 dans le Grand Matin Sud Radio avec Jean-Jacques Bourdin

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