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Abus sexuels dans l'Église : "La difficulté est que 95% des abuseurs sont décédés"

L’assemblée des évêques de France se réunit trois jours sur la question des abus sexuels dans l’Église. Jean-Pierre Sautreau, auteur de Criez pour nous (Ed. Nouvelles sources), était l’invité de Patrick Roger le 23 février dans l’émission "C’est à la une" sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 8h10.

"La responsabilité morale retombe sur l'Église"

Jean-Pierre Sautreau a été sexuellement abusé à l’âge de onze ans par deux hommes d’église. Qu’attend-il de cette assemblée ? "Au départ, elle était prévue pour réfléchir à des réparations, des aides financières éventuelles, explique-t-il. Mais en fait, cette conférence des évêques de France tourne autour de la responsabilité. Ils ont décalé la réflexion sur les aides pour s’interroger sur la responsabilité morale de l’Église."

"Est-ce que l’église n’est pas en train de chercher à se défausser sur les auteurs et ne pas endosser la responsabilité morale de tous ces abus ?, s’interroge cette victime d’abus. Ce qui conduirait à poser la question des réparations ou non." Souhaite-t-il que les crimes sexuels commis par des prêtres soient reconnus ? "Oui, il n’y a pas d’ambigüité, quand les abuseurs sont encore en vie. La difficulté est que 95% des abuseurs sont décédés. Ces faits-là sont prescrits, et la responsabilité morale de ces crimes retombe sur l’Église."

 

"La justice ne pourra pas poursuivre"

"En Vendée, j’ai créé un collectif avec une trentaine d’autres victimes, explique Jean-Pierre Sautreau. On réclame que ce soit l’Église qui répare car les abuseurs premiers sont décédés." Doit-on passer par la justice ou négocier directement ? "Ces crimes sont prescrits, les victimes ont en moyenne 65 à 80 ans, pour des agressions commises dans nos enfances, entre 11 et 13 ans. Ils sont prescrits et les auteurs sont décédés. La justice peut en connaître l’existence, mais ne pourra pas poursuivre. Donc la seule façon de réparer, c’est par l’Église, qui est responsable du fait du silence gardé toutes ces années, qu’elle ait connu les faits sans les dénoncer et gardé ces prêtres."

Une commission indépendante dirigée par Jean-Marc Sauvé a été mise en place par l’Église. "Cette commission va être la garante finale de la vérité des faits, en quelque sorte un tiers de garantie. Elle va rendre son verdict au mois de septembre et je pense que l’église ne contestera pas les conclusions de la commission qu’elle a elle-même mise en place. Aujourd’hui, elle remonte 6.500 à 10.000 cas. On ne pourra pas mettre en doute les témoignages. Sur la Vendée, l’évêque a fait reconnaissance et repentance de tous les actes dénoncés. Devant tous, il a reconnu l’exactitude des faits. À partir du moment où l’église les reconnaît, il n’y a pas d’ambiguïté."

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