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Des policiers municipaux bientôt dans les écoles niçoises

Jean-Michel Blanquer a confirmé hier qu’il acceptait l’expérimentation lancée par Christian Estrosi, maire de Nice, à savoir l'installation d'un policier municipal dans chaque école primaire. Quel est le but ?

Des policiers municipaux bientôt dans les écoles niçoises

Jean-Michel Blanquer accepte donc qu'un policier soit installé dans chaque école primaire. Précisons d'abord un point : le ministre de l'Éducation nationale a refusé que le fonctionnaire en question ne soit armé. Du coup, cela change du tout au tout le sens de cette expérimentation. Au départ, le projet de Christian Estrosi se veut une réponse sécuritaire au risque d’attentat. La ville de Nice a payé un terrible tribut au terrorisme islamiste. Or, elle est déjà la ville la plus sécurisée de France, avec le plus grand nombre de caméras de surveillance. Et paradoxalement, ça n’a pas empêché l’attentat de la promenade des Anglais, parce que les caméras ne servent à rien s’il n’y a personne pour en décrypter les images. Mais puisque tout le monde craint une action dans une école, le maire de Nice prétendait protéger sa population en installant un policier armé.

Mais si le policier n’est pas armé, quel est le but ? De fait, si le policier en question n’est pas armé, on ne voit pas bien ce qu’il peut faire en cas d’attaque. Mais de toute façon, on ne voit pas bien non plus ce que pourrait faire un policier municipal, même armé, face à deux ou trois types déterminés et armés de kalachnikovs. Le problème n’est donc pas là. Et Jean-Michel Blanquer a plutôt recentré le débat autour de l’image de la police auprès des enfants. Mettre un policier dans une école primaire, ce serait habituer les enfants à la présence de la police, leur faire comprendre qu’un policier est là pour les protéger, qu’il est le représentant de l’Etat et du bien commun.

Est-ce que cela peut marcher ? La FCPE, fédération de parents plutôt classée pédagogies modernes et angélisme, a jugé la mesure "démagogique". Or, la question n’est pas que ce soit démagogique. La question est de savoir si elle va empêcher de voir se développer dans certains endroits de France une haine, non seulement de la police, mais de toutes les institutions, de tout ce qui représente la société et la collectivité. Les professeurs, les pompiers, les médecins en sont aussi les cibles. Et pour lutter contre ça, c’est avant tout le respect des professeurs qu’il faut rétablir dès le plus jeune âge. Avec une notion de limites et d’interdits, et des sanctions que les parents doivent approuver et non pas combattre au nom du bon droit de Choupinet qui a toujours raison. Avec des règles de morale que les instituteurs doivent transmettre en s’appuyant sur des exemples concrets. Mais à chaque fois, les professeurs eux-mêmes hurlent à l’endoctrinement. Ils ne rendent service à personne avec ce genre de réflexe.

>> L'intégralité de la chronique est disponible en podcast

 

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