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Violences à Paris : "Le McDo ? On n'intervient pas parce qu'on n'a pas d'ordre !"

Par Benjamin Jeanjean

Secrétaire national UNSA Police CRS, David Michaud était l’invité du 18h Sud Radio ce mardi pour revenir sur les violences qui ont émaillé le défilé du 1er mai à Paris.

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Comme bien souvent en de telles circonstances, le défilé parisien du 1er mai a été émaillé de violences dans le courant de l’après-midi, violences commises par des groupuscules radicaux qui ont notamment saccagé un restaurant McDonald’s et un concessionnaire automobile. Pour David Michaud, secrétaire national UNSA Police CRS, la réalité du terrain a rendu le dispositif policier inutile. "Le dispositif est mis en place par la préfecture de police. Il y a une réunion avec tous les commandants d’unité et la délégation CRS de Paris qui le détermine. Côté CRS, on a l’habitude de ces dispositifs, mais il faut voir ce qu’il se passe en parallèle ! À partir du moment où des gens viennent pour tout casser et qu’ils sont déjà sur le trajet, les points de contrôle n’ont aucun intérêt ! Il aurait fallu y avoir des effectifs civils qui effectuent des repérages sur tout le trajet. Là, on aurait pu intervenir...", explique-t-il au micro du 18h Sud Radio.

Concrètement, les pratiques de ces groupuscules violents leur permettent de se glisser facilement parmi les manifestants selon David Michaud. "Un filtrage a été fait, avec des points de contrôle, mais ces casseurs étaient déjà sur le trajet ! Ce sont généralement des petits groupes très mobiles, ils ne se mettent pas à dix, vingt ou trente près d’un endroit. Ils marchent avec leur tenue passe-partout, et ensuite ils se changent. Ils ont leur matériel à l’intérieur de leur sac à dos, mais ils n’ont pas été contrôlés puisqu’ils étaient déjà sur le trajet. Voilà comment un groupe de 1200 personnes peut causer le préjudice qu’on a actuellement !", affirme-t-il.

"Une victime de violences policières sera toujours plus médiatisée"

Alors que les images du restaurant McDonald’s vandalisé montrent des forces de police qui n’interviennent pas tout de suite, David Michaud a une explication on ne peut plus logique… "La police n’intervient pas, tout simplement parce qu’on n’a pas d’ordre !", assure-t-il. Mais plus qu’un dysfonctionnement de la préfecture de police de Paris, le syndicaliste a une autre piste d’explication. "N’y a-t-il pas plutôt une volonté d’éviter un affrontement et des blessés ? Il vaut mieux un policier qui soit de la chair à canon qu’un blessé de l’autre côté… On va toujours plus médiatiser quelqu’un qui va être victime de violences policières, alors que c’est en réalité un agresseur… C’est comme ça qu’on évite d’aller au conflit et qu’on laisse se dégrader le mobilier urbain. C’est la réalité des choses !", déclare-t-il.

Enfin, David Michaud plaide pour donner davantage de responsabilités au sein des forces de l’ordre au corps des CRS, plus habitués selon lui à gérer ces situations. "Les gens qui gèrent le dispositif, ce ne sont peut-être pas les plus à même de le faire. Chez les CRS, certains sont spécialisés dans le maintien de l’ordre. Je défends ma boutique en tant que CRS, mais si on donnait la responsabilité du dispositif à des spécialistes du maintien de l’ordre, peut-être qu’on n’en arriverait pas là", glisse-t-il.

Réécoutez en podcast toute l’interview de David Michaud dans le 18h Sud Radio

 

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