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Thierry Pibernat : "Les moyens aériens ne sont pas suffisants" contre les incendies

Par Mathieu D'Hondt

Thierry Pibernat (Président du groupement syndical national des Sapeurs-Pompiers Volontaires) était ce jeudi l'invité du Grand matin de Sud Radio.

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La situation ne s'arrange pas sur le front des incendies dans le Sud-Est. Déjà plus de 7 000 hectares de végétation sont partis en fumée et les soldats du feu sont confrontés à des conditions météorologiques parfois extrêmes. Plusieurs départements comme le Var et le Vaucluse, mais aussi la Haute-Corse sont très touchés par ces départs de feu. On en parle avec Thierry Pibernat (Président du groupement syndical national des Sapeurs Pompiers Volontaires).

Bonjour Thierry Pibernat, pouvez-vous d'abord nous dire combien d'hommes se trouvent actuellement sur le terrain, aux côtés des pompiers professionnels ?

Alors actuellement, il y a plusieurs milliers de sapeurs-pompiers qui sont sur le terrain, tous statuts confondus, que ce soit des professionnels, des volontaires et des militaires, il ne faut pas oublier que la sécurité civile est aussi engagée. En France, il y a environ 200 000 sapeurs-pompiers volontaires.

Ces volontaires sont-ils mobilisables dans les zones où ils résident ou certains viennent-ils d'ailleurs ?

Alors là, vu l'ampleur de la catastrophe actuellement, il y a donc des renforts qui viennent d'autres départements, de la région parisienne, de l'Est ect...

...sont-ils formés à ce genre d'incendies qu'il n'ont pas l'habitude de couvrir ?

Ils sont tous formés, ils ont tous la même formation sur les feux de forêt. Après, il y a l'expérience. Évidemment, quand on est confronté à des feux de sous-bois ou des feux de récolte, c'est différent des feux catastrophique que l'on trouve actuellement.

Le Premier ministre Édouard Philippe s'est rendu sur place hier soir et un hommage a été rendu aux soldats du feu. Est-ce que ces déplacements répétés du gouvernement suffisent selon vous ?

Ça encourage. Vous savez, les pompiers volontaires manquent de reconnaissance. On ne va pas non plus interdire ni manifester contre la venue des membres du gouvernement, non. En effet, il faut rendre hommage notamment aux sapeurs-pompiers qui ont été blessés, certains gravement, des policiers qui ont été blessés également. Les paroles, c'est bien, les encouragements, c'est bien, après il y a aussi les actes...

...justement est-ce que les moyens suffisent ?

Bien sûr que ce n'est pas suffisant, notamment les moyens aériens par exemple. Heureusement, l'Italie a renforcé mais encore une fois, ce n'est pas suffisant. Déjà, il faudrait  plus de moyens aériens. Quand on annonce que l'on va acheter des avions Bombardier Dash 8, ça va remplacer des avions existants qui sont vieillissants. Donc  en fait, on ne va pas augmenter la flotte, on va juste la rajeunir. Actuellement, il y a des Canadair qui sont cloués au sol, c'est inadmissible.

Donc, cela veut dire que l'on dispose d'un parc d'avions qu'on ne peut pas utiliser à l'heure actuelle ?

Tout à fait, il y a des Canadair qui sont cloués au sol par manque de pièce détachées. Ces pièces mettent du temps à venir, il faut anticiper et c'est le problème. Les Canadair sont de très bons avions, ils ne sont pas vieillissants...

...concernant les moyens humains, vous avez demandé des renforts dans le Sud-Est, avez-vous été entendu ?

Il y a des renforts qui sont acheminés dans le Sud. Il faut penser également aux relèves. Quand vous avez actuellement 600 sapeurs-pompiers à Bormes-les-Mimosas (Var), il faut savoir qu'il y en a 600 autres qui sont en train de se reposer après avoir été sur le front hier.

À quel rythme travaillent-ils, 24h sur 24  ?

Pas H24 parce qu'on ne peut pas tenir mais quand on a des catastrophes, on peut repousser ces limites pour tenir un peu plus longtemps et être encore plus efficace car plus on est nombreux, mieux c'est. 

Même si les vents faiblissent, les conditions météo vont-elles compliquer le travail des pompiers ?

Que les vents faiblissent, c'est une bonne chose mais ils restent encore forts. Donc ça reste problématique. Le vent qui tourne, c'est dangereux car quand vous avez des pompiers qui sont sur les côtés, ce qu'on appelle "les flancs" des incendies, ils peuvent se retrouver face au front de flammes et là c'est extrêmement dangereux.

>> Retrouvez l'intégralité du podcast de l'interview :

 

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