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Procès de la voiture de police incendiée : la décision sera rendue le 11 octobre

Par La Rédaction

À l'issue d'une ultime journée d'audience, la justice a annoncé qu'elle rendra sa décision le 11 octobre, dans le très médiatique et ô combien tendu procès de "la voiture de police incendiée".

C'est aujourd'hui que se tenait la dernière journée d'audience dans l'affaire baptisée de "la voiture de police incendiée". À l'issue des plaidoiries, la justice a fait savoir qu'elle rendra sa décision le 11 octobre prochain à 10h dans ce qui constitue l'un des procès les plus attendus de l'année, lequel s'est jusqu'à présent déroulé dans un climat de tension exacerbée.

"Dès le départ, Antonin Bernanos a été désigné et montré du doigt par l'État comme étant le coupable "

Souvenez-vous. Le 18 mai 2016, plusieurs individus cagoulés attaquent puis incendient un véhicule de police Quai de Valmy à Paris, en marge d'une manifestation non autorisée contre les violences policières. Deux fonctionnaires seront légèrement blessés. Les images de la voiture en flammes font le tour du monde et le Premier ministre d'alors, un certain Manuel Valls, exige des sanctions implacables contre les agresseurs. Après plusieurs semaines d'une enquête essentiellement basée sur les vidéos de l'incident ainsi que le témoignage anonyme d'un policier des renseignements, 9 suspects sont identifiés. Seuls huit d'entre eux étaient présents lors du procès. Le neuvième, celui suspecté d'avoir jeté le fumigène incendiaire, est un homme de 28 ans résidant en Suisse et qui fait aujourd'hui l'objet d'un mandat d'arrêt. Le procureur a requis contre ce dernier 8 ans de prison, soit la sanction la plus lourde. Si tous sont poursuivis pour participation à un "groupement formé en vue de commettre des actions violentes", les peines encourues varient toutefois de 12 mois de prison avec sursis à 4 ans ferme, suivant leur degré de participation supposée.

Six prévenus comparaissent libres et deux des accusés sont actuellement en détention provisoire, dont Antonin Bernanos - qui n'est autre que le petit-fils de l'écrivain Georges Bernanos - devenu personnage clé du procès. Cinq ans de prison, dont 4 ferme, ont été requis contre cet étudiant de 23 ans qui se définit lui-même comme un "antifasciste" et qui a été désigné par le parquet comme l'individu ayant frappé l'un des deux policiers blessés. Des faits qu'il continue de nier. Déjà condamné en 2013 pour des "violences aggravées", il risque en théorie jusqu'à vingt ans de prison. Au micro de Sud Radio, son avocat, Maître Arié Alimi - qui demande la relaxe - se dit "convaincu de son innocence" et dénonce un procès tronqué depuis le début car n'ayant pour seul but que la condamnation de son client, faisant figure de coupable idéal. "Toute l'enquête et toutes les méthodes probatoires ont été biaisées dès le départ", affirme-t-il, ajoutant que des "règles spécifiques ont été créées pour essayer de faire condamner Antonin Bernanos". "Ce n'est même pas que l'on a voulu faire de lui le coupable, c'est qu'il a été, dès le départ, désigné et montré du doigt par l'État comme étant le coupable", poursuit-il, accusant au passage la justice d'avoir "essayé de faire corroborer cette dénonciation avec une méthode de preuves extrêmement douteuse".

Procès politique ou simple jugement de casseurs ? La justice dispose désormais de deux semaines pour trancher. Verdict le 11 octobre.

Propos recueillis par Charles Bonnaire

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