Elle avait, à elle seule, relancé le débat sur l'euthanasie : Marie Humbert s'est éteinte des suites d'une longue maladie, dans la nuit de samedi à dimanche à l'âge de 63 ans. Depuis une dizaine d'années, elle se battait pour que soit reconnue dans la loi la notion d'euthanasie active (un tiers administre à un malade une substance létale qui donne la mort immédiatement). Son combat, c'était pour son fils qu'elle le menait.
En 2000, Vincent Humbert, son fils, a un accident de voiture qui le rendra tétraplégique et muet. Ayant conservé toutes ses facultés intellectuelles, il écrira en 2002 une lettre au Président de l'époque, Jacques Chirac, pour lui exprimer sa volonté de mourir. Ce dernier refuse, l'euthanasie étant interdite en France. Marie Humbert va alors prendre les choses en main et réaliser le souhait de son enfant : avec l'aide d'un médecin, elle lui injecte une dose de barbiturique. Vincent mourra deux jours plus tard.
Mise en examen pour "empoisonnement avec préméditation", elle bénéficiera finalement d'un non-lieu, justifiant "un geste d'amour" envers son fils. Le débat sur l'euthanasie sera relancé et en 2005 aboutira la loi Léonetti qui instaure un droit à laisser mourir. Peu suffisant pour Marie Humbert qui continuera à se battre sans relâche jusqu'à sa fin.