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Attentat d’Arras : les écoles, première cible de la radicalisation

Par Jean Baptiste Giraud

Trois ans après l'assassinat de Samuel Paty, sous-estime-t-on toujours l'étendue de la radicalisation islamiste dans les écoles ?

Trois jours après l’assassinat de Dominique Bernard à Arras, trois ans jour pour jour après celui de Samuel Paty, l’État a-t-il sous-estimé la menace contre les écoles ?

Attentat d'Arras : "Faire respecter la laïcité"

L’ouverture des écoles est décalée à 10 heures, une minute de silence aura lieu à 14 heures. Mais que dire aux élèves ? "Je pense qu’il est important d’expliquer à nos élèves les raisons de cette minute de silence, estime Kevin Bossuet, professeur d’histoire, enseignant en Seine-Saint-Denis. Il faut aussi, derrière la mort de ce professeur de Français, trois ans après la mort de Samuel Paty, rappeler le caractère laïc de l’école de la République, qu’il faut tous marcher dans le même sens."

"Nous sommes une communauté éducative, et elle doit être unie face au drame. Il s’agit aussi de faire respecter la laïcité, un des piliers de l’école de la République. Je pense qu’il y aura beaucoup de questions, beaucoup d’élèves ont été traumatisés. J’ai reçu de nombreux messages pendant le week-end. Je pense qu’il y a un choc national, il faut reprendre cela avec eux."

 

 

Kevin Bossuet : "Je refuse d’avoir peur"

"Je refuse d’avoir peur, car si on a peur, les islamistes ont gagné. Nous sommes beaucoup plus forts que ces gens qui veulent nous tuer." Des consignes ont-elles été transmises pour faire respecter les minutes de silence ? "Aucune. Si jamais des élèves refusent de respecter cette minute de silence, les consignes que l’on a est de faire remonter. Gabriel Attal a organisé un temps de dialogue dans tous les établissements scolaires entre 8 h et 10 h afin de discuter de toutes ces questions. À ce moment-là, on nous dira que faire si un élève est récalcitrant."

L’assaillant s’est radicalisé alors qu’il était à l’école. "Bien sûr, on a ignoré les questions d’entrisme islamiste, rappelle Kevin Bossuet, professeur d’histoire. On a alerté depuis des années. Les territoires perdus de la République, c’est 2002. Même moi, j’alerte sur les plateaux de télévision, et à chaque fois une partie des syndicats enseignants, de la gauche, me rient au nez en disant qu’on aggrave le problème. Cela fait deux professeurs morts sous le coup de l’islamisme. On attend une réponse politique ferme. Il faut un peu de courage politique."

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