Comment des militants de Greenpeace ont-ils pu escalader la tour Eiffel, s'y suspendre et y déployer une banderole de 30 mètres sur 10, sans jamais être inquiétés ? Au-delà du message politique, ce sont bien les questions sécuritaires qui sont les plus préoccupantes, en pleine période d'état d'urgence.
Le coup d'éclat de l'ONG a pour but de "mettre en garde contre le projet de Marine Le Pen", a confié Jean-François Julliard. Mais rapidement, la préfecture de police a reconnu une part de responsabilité dans l'opération, évoquant des dysfonctionnements qui ont permis aux militants d'opérer en toute tranquillité.
"Le préfet de police a provoqué une réunionà 10h30, avec la Ville de Paris et la Société d'exploitation de la Tour Eiffel afin d'analyser les faits, d'en tirer les enseignements, et d'adapter en conséquence les instructions qui s'imposent au regard des responsabilités de chacun", a indiqué la préfecture de police de Paris dans un communiqué.
La Ville de Paris condamne
La municipalité a également rapidement réagi. Pour tenter d'éteindre le début d'incendie sur la sécurisation des lieux publics et touristiques, elle ne pouvait que condamner l'initiative de Greenpeace.
"Si la Ville de Paris se retrouve dans un certain nombre des causes défendues par cette organisation internationale, reconnu pour son engagement écologique et social, elle ne peut toutefois que condamner l'action qui a été conduite ce matin, en toute illégalité, indique le communiqué de la mairie. Il n'est pas admissible qu'un monument comme la tour Eiffel, emblème de Paris, bien commun des Parisiens et de l'ensemble des Français, soit utilisé à des fins politiques."
Les autorités municipales n'oublient pas les questions autour de la sécurité et participent donc à une réunion avec la préfecture de police dans la matinée : "Cette intrusion interroge par ailleurs sur le dispositif de sécurité mis en place autour du monument. La ville va saisir la société d'exploitation de la tour Eiffel, en charge de la sécurité dans l'enceinte du monument, en lien étroit avec la préfecture de police, en charge de la sécurité aux abords, afin qu'elle identifie les éventuelles failles et tire au plus vite tous les enseignements de cet incident."