C'est un rituel malheureux mais comme d'habitude, chacun renvoie la faute sur l'autre ! Vinci affirme avoir fermé l'A9 dès l'instant où la préfecture l'a demandé, c'est-à-dire avant-hier matin en milieu de matinée. L'opérateur autoroutier montre du doigt les chauffeurs routiers, coupables d'avoir continué à rouler malgré les messages d'interdiction. Des messages en français, incompréhensibles pour beaucoup de conducteurs étrangers… Le secteur routier dénonce ainsi le manque d'information des autorités, et d’autres encore dénoncent Météo France, qui n'aurait pas su prévoir une quantité de neige aussi importante. On devait avoir 10cm, on en a eu 30.
Bref, la vérité, c'est que beaucoup trop d'entités mettent leur grain de sel, et ça tourne forcément à la foire d'empoigne : le préfet, la région, le département, la société d'autoroute… Tout le monde veut avoir raison, tout le monde veut montrer les muscles, la guerre des compétences et des égos fait rage… Résultat, c'est le blocage !
Il faudrait qu’il y ait, comme dans d'autres pays européens, une seule entité décisionnaire qui s'impose à tous. C'est ce que font les Anglais par exemple. Il faudrait aussi que les routiers et les automobilistes réfléchissent deux secondes et choisissent d’interrompre ou de reporter leur voyage plutôt que de prendre des risques inconsidérés. Bref, il faudrait que chacun soit responsable de ses actes avant de se plaindre. Et puis c'est aussi le résultat de la société que nous avons créée ! Tout doit aller très vite, tout le temps, tout doit fonctionner, tout le temps. Sauf que Dame Nature nous rappelle à l’ordre. Eh oui, il arrive qu’il neige en février et même dans le sud, car nous sommes en hiver !
Réécoutez en podcast l’édito de Christophe Bordet dans le Grand Matin Sud Radio