D'abord, il faut bien préciser que ce revenu universel n’a rien à voir avec celui que Benoit Hamon avait mis au cœur de sa campagne présidentielle.
Lui voulait que chaque être humain touche une allocation universelle sans condition.
Alors que dans l’esprit et dans les mots d’Emmanuel Macron, le revenu universel d’activité est d’abord et avant tout un moyen de rendre plus lisibles les différentes allocations déjà existantes, comme l’APL, l’allocation handicap ou l’allocation de parent isolé. Il y a davantage un souci de simplifier que d’élargir.
Actuellement, il existe en France 52 allocations différentes. C’est ce que l’on appelle un maquis dans lequel n’importe quelle personne démunie se perd très vite.
D’autant que l’on vous demande un numéro de téléphone, une adresse mail, voire une attestation de domicile. Alors que les personnes qui sont en très grande pauvreté vivent dans leur voiture, ou sont abritées par une association. Et ne parlons pas de tous ceux qui n’ont pas accès à ces aides à cause de l’illettrisme.
Je vous rappelle qu’une personne sur cinq inscrite à Pole Emploi ne peut pas lire une fiche de poste.
Avec ce revenu universel, tous ceux qui seront en dessous d’un seuil de ressources auront accès automatiquement à cette allocation.
Avec un risque, tout de même, celui de passer de l’assistance à l’assistanat.
C’est même la question taboue lorsqu’il est question d’un sujet aussi grave que la pauvreté. Emmanuel Macron a assuré que tous ceux qui auront droit à ce revenu universel seront également soumis à des obligations. Notamment celle de ne pas pouvoir refuser deux offres d’emploi successives. Dont acte.
Mais honnêtement je suis un peu dubitatif sur la partie devoir. Rappelez-vous de Michel Rocard qui avait instauré il y a presque 30 ans le revenu social d’insertion. Tout le monde avait applaudi. Sauf que le volet insertion a été complètement oublié.
Ma première opinion, qui est celle de nombreux auditeurs, c’est qu’il n’y a pas de fatalité à la pauvreté. Sinon comment expliquer qu’aujourd’hui il y a 350.000 offres d’emploi en attente chez Pôle Emploi. Ma seconde opinion, c’est que pour sortir de la pauvreté, il faut que quelqu’un vous donne la main.
Et ce quelqu’un ne se trouve pas derrière un guichet, ou un bureau d’assistante social. Ce quelqu’un, il se trouve parmi les milliers de français extraordinaires qui sont bénévoles dans des associations et qui aident au quotidien ceux qui n’ont rien. Pas de toit, pas de nourriture, pas de quoi aider les enfants à faire leur devoir.
Depuis toujours notre pays comme tous les autres a eu des accidentés de la vie. Mais ceux qui s’en occupaient le mieux, ce n’était pas l’Etat, c’étaient des associations religieuses ou laïques, des humains comme vous et moi. Et ce sont ces bénévoles qu’il faut aider aujourd’hui en priorité. En leur donnant des moyens, des locaux et de la reconnaissance.