Car l’hôpital est gravement malade. L’organe touché le plus représentatif, ce sont les urgences.
Les médecins disent : "Il faut faire en sorte que les patients n’attendent pas plus de 6 heures".
C’est énorme 6 heures !
Mais certaines personnes attendent douze heures pour une fracture du poignet ! Pourquoi ? Parce qu'il n'y a pas assez de personnel, bien sûr, mais aussi des médecins de ville qui ne jouent plus leur rôle. Plus personne pour soigner après 20 heures et le week end, en dehors de l’hôpital.
Emmanuel Macron veut plus de collaboration entre les médecins de ville et l’hôpital justement.
Il faut inventer des centres mixtes médecine privée-médecine hospitalière de pré-urgence pour soigner la bobologie et les fractures du poignet.
Il faut pouvoir réduire la fracture du poignet et avant faire passer une radio. Donc ce ne sont pas des taches dévolues aux infirmières. Dans ces centres, il faudra des médecins libéraux et publics, et des internes. Les infirmières devront cependant avoir plus de pouvoirs et plus de tâches comme pour suturer une plaie superficielle par exemple.
Mais ces centres de pré-urgences, ne suffiraient pas à résoudre tous les problèmes. Dans le temps, il y avait une médecine de garde, comme il y a toujours des pharmacies de garde. Elle a quasiment disparu.
Emmanuel Macron peut demander aux médecins libéraux d’être opérationnels la nuit et le week-end mais il faudra augmenter leurs rémunérations.
Les médecins, comme les infirmiers, se plaignent de souffrance au travail. Les conditions de travail à l’hôpital les rendent malades ! Ils ne sont pas assez nombreux. 19 000 postes de médecins ne sont pas pourvus à l’hôpital !
En revanche, depuis la loi Bachelot, qui donne tous les pouvoirs à l’administration, il y a un directeur et une multitude de directeurs adjoints pour vérifier en permanence le travail effectué. Le personnel souffre d’être sur-administré.
Si Emmanuel Macron ne prévoit pas de rallonge budgétaire, je ne vois pas comment il va pouvoir remettre des moyens et donc de l’humain. Le déficit de l’assistance publique a atteint 890 millions d’euros l’an passé. C’est un déficit historique.
Comment en est-on arrivé là ? Le matériel médical coûte de plus en plus cher, mais surtout à cause d’une formidable gabegie, comme faire passer quinze examens quand deux suffisent.
Changer les habitudes…C’est un remède de cheval que le président doit trouver pour l’hôpital.