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Une nouvelle arme anti-Airbnb pour les grandes villes 

Par Benjamin Rieth

Les grandes villes ont, depuis dimanche, la possibilité de contraindre les loueurs de logements via des plate-formes numériques à se déclarer en mairie.

AirBnB

Les grandes villes sont désormais dotés d’une nouvelle possibilité pour lutter contre les locations abusives sur Airbnb et consorts. Un décret paru dimanche au Journal officiel permet aux localités de plus de 200 000 habitants de contraindre les loueurs de logements via des plateformes numériques à s’enregistrer en mairie

Ce texte permet de créer un un numéro d'enregistrement pour les meublés faisant l'objet d'une location de courte durée, afin de pouvoir vérifier qu'ils n'excèdent pas la durée limite légale de location de 120 jours par an lorsqu'il s'agit de résidences principales. En cas de non-respect de cette limite, des amendes seront alors distribuées aux loueurs intensifs qui font de la concurrence aux professionnels. Avec ce texte, le gouvernement cherche ainsi à garantir l'accès au logement pour les populations dans les grandes villes touristiques, et à répondre aux critiques des hôteliers qui crient à la concurrence déloyale des sites de location en ligne comme Airbnb. 

Airbnb propose un système de blocage automatique

Le syndicat hôtelier Umih et son syndicat associé GNC se sont immédiatement félicités dimanche de la publication du décret. Face à Airbnb, Homeaway et Abritel, "la France se dote enfin d'outils pour permettre contrôle et transparence des locations meublées", souligne un communiqué transmis à l’AFP. Les deux entités "appellent les municipalités à se saisir de cette nouvelle opportunité sans plus attendre".

Airbnb de son côté met en valeur la difficulté de mise en oeuvre efficace du système. Selon le géant américain, les collectivités devront procéder à des dizaines de milliers de contrôles et les particuliers devront faire plus de formalités en ligne. Résultat, la simplicité du système actuel sera perdue. La plateforme californienne, pour laquelle Paris est l'un des premiers marchés du monde avec 65 000 logements revendiqués, se défend de vouloir "ubériser" l'hôtellerie française, et dit vouloir au contraire promouvoir des solutions pro-actives pour développer le marché touristique. Dans cet esprit, elle a trouvé "des solutions de collaboration avec les collectivités locales pour la collecte automatique de la taxe de séjour qui sera étendue à 50 communes au 1er mai", indique son communiqué. 

Airbnb a aussi proposé en décembre à la ville de Paris de mettre en place un système de blocage automatique des personnes qui louent leur appartement plus de 120 nuits par an, et de lui transmettre les coordonnées de tous ceux qui demandent à dépasser ce seuil fatidique, permettant ainsi des contrôles ciblés et efficaces. Selon AirBnB, ce système a déjà été mis en place à Londres et à Amsterdam. "Il permet d'avoir la certitude que les hôtes Airbnb ne partagent pas leur logement plus de 120 nuits par an, à moins qu'ils ne disposent d'une autorisation pour le faire" dit un communiqué de Airbnb dimanche. "Cela marche très bien" a ajouté un représentant d'Airbnb. "Nous sommes dans l'attente d'une réponse de la ville de Paris", a-t-il précisé en assurant que la plateforme californienne a proposé ce modèle à d'autres villes en France.

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