Faut-il avoir peur des investissements chinois ? Un géant chinois veut devenir actionnaire de Fnac et Darty. Mais le ministère de l’Économie se montre méfiant au sujet de cet investissement.
Fnac-Darty : un risque culturel
Le géant du e-commerce chinois JB.com, méconnu du grand public, a dû déposer une demande d’autorisation préalable, pour des questions de souveraineté culturelle. La Fnac est en effet le premier distributeur de livres en France. L’investisseur chinois pourrait posséder bientôt plus de 22% de Fnac-Darty via le rachat d’un groupe allemand.
Le ministère de l’Économie craignait notamment les risques d’espionnage des données des clients ou de l’entreprise elle-même. Une loi chinoise exige des entreprises de transmettre à l’État les données des entreprises étrangères dont des entreprises chinoises sont les investisseurs.
Des engagements jusqu'en 2028
Bercy redoutait également que des choix stratégiques et nominations se fassent sous influence chinoise. JD.com a accepté les demandes du ministère et tenté de rassurer en acceptant de se comporter tel un actionnaire « dormant » : des dividendes, une présence au capital, mais aucun droit de gouvernance. Il s’engage également à ne pas aller au-delà de 22% du capital. Ces engagements entre le gouvernement et JD.com devraient durer jusqu'en 2028.
Pour autant, à ce stade, aucune déclaration contraignante n’est prévue auprès de l’Autorité des marchés financiers (AMF). Ce serait la seule façon pour donner une valeur juridique à ces engagements pour l'instant symboliques. Le géant chinois de l’e-commerce est des plus discrets, ayant bâti peu à peu son empire en vendant ses produits lui-même via ses propres entrepôts. Avec 700 millions d'utilisateurs annuels revendiqués, JD.com est aujourd'hui devenu le n°3 du commerce en ligne en Chine. Avec des ambitions intactes face à ses deux concurrents chinois.
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