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Olivier Dussopt sur les prévisions de croissance : "nous avons eu raison d'être prudents"

Par La Rédaction

Olivier Dussopt, Ministre délégué en charge des comptes publics, était l’invité du “petit déjeuner politique” de Patrick Roger le 28 octobre 2020 sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 7h40.

Olivier Dussopt interviewé par Patrick Roger sur Sud Radio le 28 octobre 2020 à 7h40.

Olivier Dussopt : "Nous travaillons actuellement sur toutes les hypothèses"

Emmanuel Macron prendra la parole, mercredi 28 octobre à 20 heures. Selon les premières informations qui ont déjà fuité, un possible reconfinement généralisé de la population serait à l’ordre du jour. Pour Olivier Dussopt, ministre délégué en charge des Comptes publics, "nous sommes face à une situation épidémique très compliquée et très difficile". "Le virus circule très vite", alerte-t-il.

S'il ne s’avance pas sur les annonces du Président qui "aura à prendre des décisions" et "à annoncer ces décisions, dans les heures qui viennent", le ministre rappelle que "l’objectif principal, c’est la santé publique. Nous travaillons actuellement sur toutes les hypothèses". Tentant de rassurer les entreprises, il affirme qu'avec Bruno Le Maire, "nous préparons les dispositions pour accompagner l’économie quelle que soit la nature des décisions prises."

 

Pas un échec

On peut se demander si ce nouveau confinement ne serait pas le résultat d’un échec du déconfinement. Pas pour Olivier Dussopt, qui rappelle que "le déconfinement c’est la reprise de l’activité, c’est la sortie de l’isolement, c’est faire en sorte que la vie puisse continuer avec le virus". Le ministre souligne que la situation française n’est pas une exception : "comme tous les pays européens, nous assistons aujourd’hui à une reprise du virus, une reprise de l’épidémie".

Olivier Dussopt compte sur les Français qui sont en mesure de supporter les nouvelles mesures, ayant déjà montré "le printemps dernier, qu’ils étaient extrêmement disciplinés et attentifs". "Nous devons veiller à ce que les mesures de protection soient prises, et en même temps nous devons préserver un maximum d’activité, un maximum de liens", invite-t-il.

 

Vers un réajustement des prévisions de croissance ?

Le nouveau confinement, ou les mesures sanitaires, pourraient à nouveau impacter les prévisions de croissance, attendue pour l’instant à -10% en 2020 et +8% en 2021. "Nous travaillons sur deux années budgétaires", explique le ministre qui souligne que les prévisions ont déjà été "réactualisées" lors de la présentation du Budget 2021 en septembre 2020. "Nous avions dit que 2020 se terminerait avec une récession, une croissance négative de 10%", prévision jugée pessimiste par certains. "Nous avions été prudents", déclare Olivier Dussopt. "Aujourd’hui, l’épidémie que nous vivons montre que nous avons eu raison d’être prudents", se réjouit Olivier Dussopt qui estime "trop tôt"pour donner de nouvelles hyothèses sur de futures modifications aux prévisions de croissance pour 2020 et 2021.

"Si nous avons à la fin de l’année une prévision très différente, nous réactualiserons", précise-t-il. Pour autant, les plans de relance et les prévisions pour 2021 sont maintenons, "car c’est essentiel de relancer l’activité économique". Le confinement général, "c’est une perte de 2,5 points de PIB par mois", prévient le ministre qui assure que quelles que soient les annonces d’Emmanuel Macron, "l’objectif est de tenir cette prévision de croissance pour l’année 2021, parce que nous avons besoin de cela".

 

Le pouvoir d'achat devrait baisser "de 0,5%"

"Nous sommes le pays qui protège le mieux le pouvoir d’achat des salariés", se félicite Olivier Dussopt, ce qui n’empêchera pas ce pouvoir d’achat de "baisser de 0,5%". Malgré tout, face à "la production de richesse qui a baissé de 10%", c’est un bon résultat : "la logique aurait voulu que ce soient les mêmes chiffres", relativise le ministre. Ce ne sera pas le cas "grâce aux chômage partiel". "Au mois d’avril, l’État a payé à la place des entreprises françaises le salaire de 11 millions de salariés", ce qui correspond au financement de "2 milliards d’heures de travail", précise-t-il.

En 2020, "nous avons déjà engagé 60 milliards d’euros de dépenses et nous avons déjà perdu, au total, toutes administrations confondues, 70 milliards d’euros de recettes fiscales", souligne le ministre qui juge que "c’est la démonstration que dans notre pays, c’est la santé d’abord". Pour autant, "il faut maintenir l’activité" pour "éviter l’effondrement" et maintenir des "relations sociales". "C’est la démonstration que le pays continue de fonctionner", estime Olivier Dussopt pour qui le télétravail "doit être privilégié", car il permet de maintenir une activité. Quant aux mesures pour les entreprises, elles sont "encore en vigueur, le chômage partiel est encore en vigueur, nous l’avons prolongé, le fonds de solidarité pour les entreprises fermées existe aussi, nous l’avons même renforcé", rapporte-t-il. Les prêts garantis par l’État seront, eux, "ouverts jusqu’au 30 juin 2021".

 

Une union nationale impossible ?

À l’Assemblée nationale, les débats ont été difficiles alors que les appels à l’unité se sont multipliés. "C’est la responsabilité de l’opposition", déclare le ministre des Comptes publics qui "regrette les propos". S’il concède que dans une situation de crise "on peut toujours faire mieux", il assure que l'exécutif "fait beaucoup". Alors que l’opposition a, selon lui, franchi la ligne rouge, il propose "peut-être de faire une trêve, peut-être de respecter les personnes...". 

"On entend des mots qui sont parfois déplacés, je pense notamment à certaines expressions de la France Insoumise sur tel ou tel ministre", s'indigne-t-il. "Peut-être se dire que la meilleure façon de soutenir ceux qui sont au front, pour reprendre cette expression, les soignants, les métiers en première ligne […] la meilleure façon de leur rendre hommage, ça n’est pas seulement des mots dans l’hémicycle ou des mots sur les chaînes de radio, c’est faire corps", invite Olivier Dussopt.

 

Le pays qui teste le plus

Sur les tests, "nous sommes le pays d’Europe qui teste le plus", avec 1,5 million de tests par semaine. Pour autant, certains jugent que les tests sont lents à se mettre en place : "je ne suis pas médecin, et lorsqu’il s’agit de process qui visent à certifier l’efficacité et la fiabilité d’un test ou d’un médicament, je me fie à un avis, c’est celui de la Commission médicale", confie le ministre qui appelle à faire "confiance aux médecins et au Conseil scientifique."

Sur la lutte contre le terrorisme, Olivier Dussopt et Bruno Le Maire comptent s’attaquer à certaines association qui "bénéficient de déductions fiscales". Ils proposent que dès lors qu’une association "s’oppose aux valeurs de la République", il n’y ait plus de déductions fiscales. "De la même manière, nous sommes convaincus que les financement étrangers […] ne doivent pas forcément être interdits, mais doivent être contrôlés et déclarés", annonce Olivier Dussopt.

 


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