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Les producteurs de lavande, un patrimoine français en péril

Par Jean Baptiste Giraud

L’aide de l’État qui devrait être versée à la rentrée suffira-t-elle pour sauver les producteurs de lavande ?

La filière de la lavande est en crise : La France n'est plus le premier producteur. La Bulgarie est désormais leader et la Chine monte en puissance. C'est un pan du patrimoine français qui est en péril. L’aide de l’État qui devrait être versée à la rentrée suffira-t-elle pour sauver les producteurs de lavande ?

Une invasion de chenilles nocturnes

Quelle est l’ampleur de la crise qui touche actuellement la filière de la lavande ? "C’est vraiment une première, nous n’avons jamais connu cela, confie Alain Aubanel, producteur de lavande et président du Syndicat des plantes à parfum, arômatiques et médicinales (PPAM). Nous avons toujours eu l’habitude d’avoir des crises, mais en général, nous avions un seul problème à régler à la fois. Là, nous avons un peu une accumulation assez extraordinaire."

"Entre tous les soucis liés au climat, à la réglementation, à la surproduction, et maintenant au problème des chenilles qui ont tout dévoré, cela fait vraiment beaucoup trop pour une seule année." D’où sortent ces chenilles ? "Ce sont des chenilles nocturnes, car elles ne sortent que la nuit. Les papillons sont arrivés fin juin avec un coup de sirocco, ils arrivaient d’Afrique du Nord. Il faisais très chaud, ils se sont crus chez eux."

 

Lavande : dix millions d'euros d'aide

"Les femelles ont pondu et dix jours après nous avions une invasion de chenilles comme nous n’en avons jamais vu. Elles mangent les fleurs, les tiges et en quelques jours, elles avaient tout dévoré." Est-ce un phénomène récurrent ? "Non, c’est exceptionnel, explique Alain Aubanel, producteur de lavande et président du Syndicat des plantes à parfum, arômatiques et médicinales (PPAM). Nous avions eu un petit passage en 2018-2019, mais ce n’était rien à côté de cette année. On est pratiquement sur quatre départements, et le nombre de chenilles est assez incroyable : nous avons compté plus de cent chenilles sur chaque plan de lavande. Là, il n’y a plus rien à faire."

Les rendements vont-ils s’effondrer ? "Sur certains secteurs, les zones de montagne, nous sommes entre -50 et -90%. Les secteurs de plaine, plus précoces, ont été assez épargnés. Globalement, il y aura assez d’huile essentielle pour tout le monde. le problème est plus économique. Les secteurs les plus touchés n’auront pas de récolte et pas de rentrée d’argent. Mais ce n’est pas parce que la récolte est divisée par deux que le prix va doubler. Cela fait trois ans que nous vendons à perte." Le gouvernement a débloqué une enveloppe de 10 millions d’euros, les premiers paiements auront lieu à la rentrée. "C’est déjà un joli geste, une bonne bouffée d’oxygène aux exploitations les plus traditionnelles et historiques, mais cela ne suffira pas. C’est surtout le marché qui doit redémarrer."

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