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Les producteurs de lait se mobilisent pour réclamer une revalorisation des prix 

Par Benjamin Rieth avec AFP

Depuis lundi, les producteurs de lait mènent des actions un peu partout en France pour réclamer une revalorisation des prix et de leurs revenus, alors que les cours mondiaux de produits comme le beurre se sont envolés.

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Depuis lundi, les producteurs de lait multiplient les actions pour se faire entendre. Ces derniers mois, les prix des produits laitiers se sont envolés, notamment le beurre passé de 1 800 euros la tonne en 2015 à 5 400 euros aujourd’hui. "Le prix du lait remonte partout en Europe sauf chez nous", a affirmait ainsi lundi soir au cours d’une action coup de poing devant la coopérative laitière Sodiaal, le président de la FNSEA en haute-Saône. La présidente du syndicat agricole, Christiane Lambert, explique que les producteurs de lait "vivent une crise dure depuis 30 mois et les prix du lait ne couvrent pas les coûts de production"

Le ministre d'agriculture veut traiter la question en priorité

Mardi, de nouvelles actions de protestation se sont déroulées dans la région ouest, du Finistère à la banlieue de Rennes, les producteurs laitiers bloquant notamment plusieurs coopératives, dont Agrial et Laïta. "Nous demandons la revalorisation du prix du lait de 30/40 euros les 1 000 litres", alors que le lait est acheté par les coopératives en moyenne 305 euros les 1 000 litres actuellement, a précisé Florian Salmon, président des Jeunes Agriculteurs d'Ille-et-Vilaine.

À l'issue d'une rencontre avec des représentants de la Fédération nationale des producteurs laitiers (FNPL) mardi soir, le ministre de l'Agriculture, Jacques Mézard, a estimé que les prix du lait n'étaient à l'heure actuelle "pas à un niveau suffisant". Il a ajouté que "la question du prix payé, du juste prix, sera traitée en priorité" lors des états généraux de l'alimentation, tout en rappelant qu'il ne lui appartenait pas de se prononcer sur le niveau de prix adéquat.

La loi LME dans le viseur

"Je m'étonne de ce ciblage sur les coopératives qui sont des entreprises appartenant à leurs producteurs et qui, par leur gouvernance spécifique, leur permettent de venir discuter de manière constructive et pas devant les grilles", a pour sa part indiqué le président de la Fédération des coopératives laitières (FNCL), Dominique Chargé. "La hausse du prix du beurre a permis d'augmenter les prix de 10%, mais pas à des niveaux attendus par les producteurs", explique-t-il car les 350 000 tonnes de poudre de lait stockés au niveau européen "pèsent aujourd'hui sur la remontée des cours". Mais, pour lui, le principal problème reste "la relation avec nos clients, notamment avec la distribution, qui ne veulent pas accepter de hausse sur les produits de marque distributeur".

De son côté, le patron de Système U, Serge Papin, était au côté des éleveurs à Paris assurant "militer pour que nous passions des accords de filière et qu'on observe mieux ce qu'on appelle le partage de la valeur. Aujourd'hui, les négociations (avec les transformateurs) sont dans le rapport de force et se retournent contre le producteur qui devient la variable d'ajustement""Il faut modifier la loi LME (qui régit les négociations commerciales entre distributeurs et industriels)", a également réclamé Serge Papin, dénonçant "la loi du plus fort". C'est le seul point sur lequel tout le monde s'accorde.

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