Le télétravail est en recul. Cinq ans après la crise du Covid, de plus en plus d’entreprises, mais aussi de salariés, font marche arrière sur le sujet. Décryptage sur l'antenne de Sud Radio.
Télétravail : une forme de défiance
Le télétravail, autrefois perçu comme une révolution durable, semble perdre du terrain, plus en entreprise que dans les administrations. Les salariés ne travaillent aujourd'hui plus que 1,3 jour depuis chez eux. On s’éloigne donc des deux jours qui constituaient la règle après le Covid. Un recul qui peut même virer au conflit social dans certaines entreprises, telle la Société Générale. On vient d’y baisser le nombre de jours télétravaillés : non plus deux, mais un seul par semaine. Une centaine de salariés ont manifesté au pied du siège de la banque, à La Défense, à Paris.
Certains salariés voient dans ce retour en arrière une forme de défiance de la part de leur direction. On les suspecterait même de ne pas vraiment travailler quand ils se trouvent chez eux. De son côté, la banque campe sur sa position : le passage à un seul jour vise à la fois à améliorer les performances des salariés mais aussi d’harmoniser les pratiques au niveau mondial.
Une question de cohésion
Renault, Stellantis, Tesla, Free, Publicis, Apple, Google, Air France… Nombreuses sont les entreprises à avoir fait marche arrière sur le télétravail. Et même Zoom, dont le télétravail est pourtant le cœur de métier. Remettre en cause, au moins en partie, le travail dit « distanciel » est présenté comme une question de cohésion.
Bien évidemment, tous les métiers ne permettent pas de télétravailler. Une forme de ligne de rupture entre les travailleurs jadis dits « en première ligne » et les autres, déjà dénoncée au moment de la crise du Covid. Une décision de la Cour de cassation fait d’ailleurs réagir les DRH : les salariés en télétravail conservent leur droit à obtenir des tickets restaurants.
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