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"Le gouvernement veut permettre aux patrons de faire totalement ce qu’ils veulent"

Par Benjamin Jeanjean

Délégué syndical central CGT du groupe PSA, Jean-Pierre Mercier était l’invité du Grand Matin Sud Radio ce mercredi. Pour lui, le projet de réforme du code du travail sur lequel planche le gouvernement est une "attaque brutale" contre les droits des salariés.

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En dévoilant sa feuille de route des prochains mois pour la réforme du code du travail, le gouvernement d’Édouard Philippe ne s’est évidemment pas fait que des amis au sein du monde syndical. Invité du Grand Matin Sud Radio ce mercredi, Jean-Pierre Mercier, délégué syndical central CGT du groupe PSA, fait partie de ceux qui rejettent totalement cet avant-projet. "Mon impression générale, c’est que le gouvernement veut porter une attaque extrêmement brutale contre l’ensemble des droits collectifs des salariés. C’est donner la liberté totale au patronat de faire exactement ce qu’il veut quand il veut. Il faudra absolument qu’on rattrape le retard côté syndicats pour contrecarrer dans la rue, par des mobilisations massives et puissantes, ce coup fatal que le gouvernement veut porter contre le code du travail", annonce-t-il.

"Il n’y a pas de négociation entre un patron et salarié, juste un rapport de force"

Rejetant le "mensonge éhonté" d’Édouard Philippe, qui a assuré vouloir uniquement mener une guerre contre le chômage ("S’attaquer au code du travail ne va pas favoriser l’emploi, on supporte la flexibilité et l’insécurité depuis des décennies et on assiste toujours à une explosion du chômage"), Jean-Pierre Mercier ne pense pas que donner plus de marges de manœuvres aux patrons permettra de favoriser l’emploi. "Un employeur pourra imposer des modifications du contrat de travail à son profit. De toutes façons, un employeur qui veut embaucher parce que son chiffre d’affaires augmente, il embauche forcément. Maintenant, quand on parle de négociations entre un salarié et un patron, ce n’est pas une négociation. Il y a un rapport de force qui s’instaure, bien sûr que le patron va vouloir mettre en concurrence les salariés, les candidats, etc.", a-t-il dénoncé.

"Côté syndicats, on a plusieurs métros de retard"

Face à cette situation, les appels au "troisième tour social" sont pour l’instant inaudibles, les grands syndicats n’ayant pas encore appelé à se mobiliser contre le gouvernement Philippe. Une situation que Jean-Pierre Mercier déplore et espère bien changer. "Côté syndicats, on a plusieurs métros de retard. Ce n’est pas en appelant à la grève qu’on a une grève, ça ne se passe pas comme ça. Mais il faut se préparer mentalement à se mobiliser", préconise-t-il.

Réécoutez l’interview de Jean-Pierre Mercier, délégué syndical central CGT du groupe PSA, dans le Grand Matin Sud Radio.

 

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