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Fin des véhicules thermiques : "On tourne le dos à 100 ans d’histoire"

La fin des véhicules à moteur thermique vient d'être actée pour 2035. Une mauvaise nouvelle pour l'industrie automobile européenne.

véhicule électrique
Vers la fin des véhicules à moteur thermique. (c) AFP

C’est une vraie révolution qui arrive. Les automobilistes se demandent ce qu’ils devront faire. Y aura-t-il des véhicules électriques bon marché ? Les constructeurs français seront-ils prêts ? Y aura-t-il assez de bornes, et d’électricité pour recharger les véhicules ?

"On tourne le dos à cent ans d'histoire"

"Il y a une volonté au niveau européen, de réduire les émissions de CO2, explique Luc Châtel, président de Plateforme automobile PFA, représentant des équipementiers et constructeurs automobiles, et des acteurs de la mobilité en France. Filière par filière, les organisations européennes regardent comment y arriver. Ce n’est pas la première directive que nous subissons : depuis deux ans, nous sommes à 90 g de CO2 par km. On a divisé les émissions de CO2 par deux en quinze ans. Ce qui a changé hier, c’est que la décision prise tourne le dos à cent ans d’histoire de l’automobile."

"Au départ, il y avait trois technologies : les moteurs électriques, les moteurs à vapeur et les moteurs thermiques, explique-t-il. Puis, grâce à Henry Ford, aux États Unis, qui a compris qu’il fallait investir dans les stations-services, on a développé le moteur à combustion. Depuis cent ans, c’est celui qui a permis à l’automobile de se développer. On demande à une filière européenne n°1 mondial, facteur de souveraineté, où l’on maîtrise toute la chaine de valeur, d’arrêter presque du jour au lendemain."

 

Véhicules électriques : "Pas une décision technologique, mais politique"

"On ne se base pas sur une décision technologique, mais politique, souligne Luc Châtel, président de Plateforme automobile PFA. Aujourd’hui, la seule technologie qui permet d’être à zéro émission est la batterie. Mais on ne fait pas d’analyse à 360°. En termes de souveraineté, nous allons devenir dépendant de la chine, de la Russie, du Congo, du Cameroun sur l’extraction des métaux rares. Aujourd’hui, on ne fabrique pas de batteries en France. On a lancé trois gigafactories, mais pour l’instant, elles sont importées de Chine." Que va-t-il se passer dans les douze ans à venir ? "Les ventes vont continuer, mais les constructeurs européens vont arrêter d’en produire. Les Chinois, eux, n’ont pas d’interdiction. Ils vont venir en Europe avec de petits modèles de voitures thermiques qu’ils vont vendre pendant dix ans. On est en train de leur ouvrir un boulevard."

"Nous avions demandé qu’il y ait des solutions techniques alternatives. Par exemple, maintenir de l’hybride rechargeable après 2035 était intéressant, si vous faites beaucoup de route ou que l’on manque de bornes de recharge. À partir du moment où cette décision est prise, cela va aller très vite. Les conséquences m’inquiètent, par exemple sur les sous-traitants qui produisent essentiellement pour les moteurs thermiques. Mais est-ce que le consommateur suivra avec des voitures électriques coûtant 50% plus cher que des voitures thermiques ? Est-on capable en France de passer en sept ans de 60.000 bornes de recharge à 800.000 à un million, pour le nombre de voitures qui seront dans le parc en 2030 ?"

 


 

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