C’est un service en voie de disparition : en 2024, on a recensé 1500 distributeurs de billets en moins en France. En six ans, un distributeur sur cinq a disparu.
Un local municipal mis à disposition
À contre-courant de cette tendance, un maire a décidé d’installer un distributeur de billets pour soutenir sa commune : Patrick Gomez, maire de Sadirac (Gironde), à 23 km de Bordeaux. Dans cette commune de 5000 habitants, aucune banque ne voulait installer de distributeur. "Leur argument était que ce n’était pas rentable. Ils estimaient qu’il fallait 60 à 65000 euros de retraits mensuels pour mettre cet équipement en place. Loomis, dont le métier de base est le transport de fonds, s'est aperçu qu’il y avait un marché à prendre avec des automates très compétitifs."
"Ils ont développé des conditions acceptables dans les zones rurales. Soit vous disposez d’un local, soit ils installent des coffre-forts. Le conseil municipal a décidé de le mettre en place et de le financer sur un local que nous possédions. Nous avons fait 20000 euros de travaux. Nous avons démarré cette opération début 2022, avec un suivi des retraits tous les mois. En novembre 2022, 73200 euros avaient été retirés. Nous dépassions déjà le plafond de départ. L’argument chiffré des banques ne tenait pas du tout."
Distributeur automatique : Patrick Gomez, maire de Sadirac, fait office d’irréductible face aux banques :
"Elles estiment que ce n’est pas rentable. Avec le conseil municipal, nous avons décidé de le financer. Je peux dire que l’argument financier des banques ne tient pas" pic.twitter.com/xmA1QAWzQy— Sud Radio (@SudRadio) July 25, 2025
Dynamiser le commerce local
"En juin 2025, 145420 euros ont été retirés. Nous sommes une commune semi rurale, avec des communes de 500 habitants limitrophes, explique Patrick Gomez, maire de Sadirac. Elles sont dépourvues de ce type de service et viennent chez nous. En plus, nous sommes à côté du chef lieu de canton où toutes les enseignes sont représentées. Je lisais dans les colonnes de Sud-Ouest que le cash était en perte de vitesse. Nous, à Sadirac, on prouve l’inverse."
"Nous avons aussi des personnes d’un certain âge pour qui avoir des sous dans son porte-monnaie est très important. Cela dynamise aussi le commerce local. Quand il y a du cash comme cela, il y a du dynamisme. Ce n’est pas une cité dortoir, cela fait vivre les commerces. Il y a des marchés, c’est la vie."
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