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Crise économique : faut-il avoir peur de perdre son emploi ?

Jean-François Knepper, délégué syndical central FO Airbus commercial, et Pierre Bentata, économiste et essayiste, étaient les invités du débat du matin le 23 juillet sur l’antenne de Sud Radio.

La direction d'Airbus a présenté son plan de restructuration en France le 2 juillet dernier (© AFP)

On parle de 800.000 à un million de chômeurs supplémentaires d’ici au printemps prochain. Faut-il avoir peur de perdre son emploi ?

 

"Airbus doit donner le La"

Du côté de Toulouse, Jean-François Knepper, délégué syndical central FO Airbus commercial, est en pleines négociations alors qu’Airbus a annoncé la suppression de 5.000 postes en France, dont 3.500 sur le site de Toulouse : "Il s’agit pour nous de tout faire pour éviter les licenciements secs, c’est notre objectif. L’Etat a pris la mesure du problème et pris ses responsabilités en mettant sur la table 15 milliards d’euros pour soutenir la filière, dont 7 milliards pour Air France, et le reste pour toute la filière aéronautique, y compris les sous-traitants qui souffrent beaucoup."

Les syndicats dénoncent un plan de licenciement excessif et disproportionné de la part de la direction. "Airbus doit donner le La dans ce combat contre les perte d’emplois et défendre notre industrie, estime Jean-François Knepper. L’aéronautique reste un des derniers fleurons français." Pour le syndicaliste, "le dispositif d’activité partielle de longue durée doit nous permettre de traverser cette crise dont nous continuons de penser qu’elle est conjoncturelle. L’Etat a aussi pris des mesures pour les départs anticipés à la retraite. En conjuguant ces deux dispositifs pendant toute la durée de cette crise, dont les experts disent qu’elle peut durer entre un et deux ans, nous pensons que l’on peut arriver au bout sans licenciements secs."

 

Les choses ne vont pas mieux, au contraire

"Les licenciements ont déjà commencé, confirme pour sa part Pierre Bentata, économiste et essayiste. On ne saisit pas encore la totalité des conséquences de cette crise. On s’aperçoit, alors que l’on regarde la plupart de sondages, que les Français ne pensent pas que la crise est tellement grave que les emplois vont être détruits. C’est normal, il y a un certain décalage. C’est quelque chose que l'on n'a jamais fait auparavant : on a mis l’économie à l’arrêt. On a réussi a empêcher l’effondrement des marchés financiers. On a le sentiment qu’on est sorti de la crise. Psychologiquement, on a l’impression que les chose vont plutôt mieux, alors que non. Les conséquences vont apparaître au moment du quatrième trimestre 2020."

Quid des TPE, des plus petites entreprises, dans cette crise ? "La majorité de notre tissu économique, ce sont des PME, confirme Pierre Bentata. Vous avez des secteurs, le tourisme, la restauration, on l’on estime que 30 à 40 % des entreprises sont en risque de faillite ! Les PME n’ont pas été vraiment été le coeur de cible des aides. Les exonérations et reports d’impôts n’y changent rien."

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