Sans doute grâce à une bonne relation à mon désir, ce cap ne m’a pas posé de difficultés. J’avoue accepter assez facilement les années qui passent. Le corps change mais ce qui se perd d’un côté se gagne par l’expérience. Cela demande une adaptation permanente mais rien n’est immuable dans l’existence…
Les raisons d'une perte de désir à la ménopause
A entendre tant de femmes perdre leur désir au moment de la ménopause, cela donne à réfléchir. Mon ami Christian Jamin, gynécologue, affirme qu’il n’y a aucune raison médicale factuelle pour qu’une femme perde son désir à ce moment si particulier de sa vie. Ce serait plutôt pour lui une succession de difficultés à traverser qui peut faire chuter la libido. Vers 50 ans en effet, bien souvent le dernier enfant quitte le foyer et cela provoque le fameux syndrome du nid vide. La femme subit les premiers outrages de l’âge, les rides, la peau qui est moins ferme et bien sûr quelques inconvénients dûs à la chute hormonale comme les fameuses bouffées de chaleur ou encore une sécheresse vaginale.
On sait aujourd’hui que l’hormone la plus essentielle sur le désir est la testostérone or lors de la ménopause, les deux hormones en cause sont les oestrogènes et la progestérone qui n’ont, elles, rien à voir avec le désir. Néanmoins, la baisse de ces deux hormones peut toutefois provoquer une certaine déprime et cette dernière peut évidemment jouer sur le désir. De là à apporter un tel arrêt de la sexualité, certainement pas.
Sexualité et reproduction, deux notions à décorréler
En réfléchissant à tout ça, à force d’entendre les femmes s’exprimer, je crois sincerement que la clé du problème se trouve dans la représentation de ce que signifie la sexualité. Dans l’inconscient féminin, le sexe est encore largement synonyme de reproduction. Or là, aucun doute possible, la ménopause est un arrêt définitif de la reproduction. En fait, de nombreuses femmes au moment de la ménopause, sans forcément en prendre conscience, mettent un point final à leur sexualité. Pour elles, la sexualité n’a plus de sens, plus d’intérêt. Ce sont souvent des femmes pour qui la sexualité n’avait pas un rôle majeur dans leur existence. Pour d’autres femmes, cela peut sans doute être en lien avec leur histoire familiale ou leurs croyances.
Ainsi, la perte de de désir, le manque de plaisir, une plus grande difficulté à atteindre la jouissance à cette période est toujours une réponse à interpréter comme une sorte d’interdit.
Pour moi, la ménopause appelée le second printemps en Chine montre bien à quel point les femmes ne sont pas encore libres de leurs désirs et répondent trop aux injonctions culturelles des siècles passés. Ce n’est pas par hasard que les femmes qui ont une sexualité épanouie passe ce cap sans trop d’embuches.
Alors, chères amies, n’abandonnez pas. Cherchez à nouveau comment vous procurer du plaisir. La sexualité vous aidera à accepter de vivre mieux toutes ces belles années où vous ne pourrez certes plus procréer mais sans nul doute vous créer comme bon vous semble, sans avoir de comptes à rendre à personne…
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