Le manque de sexualité dans un couple représente l’un des plus grands risques puisqu’il entraine souvent des conflits voire l’adultère. Pourtant la sexualité catalyse souvent plein de choses et puis le désir n’est pas forcément au diapason. Alors il est évident que beaucoup de couples passent par ce moment d’asymétrie dans leur désir.
Faire cohabiter ce qui est essentiel pour l’un et pour l’autre
Avant tout, il est bon de rappeler que la relation entre deux êtres qui s’aiment est toujours un mélange subtil de tendresse, d’amour, de sensualité et de sexe. Si le plus souvent les hommes basent la relation sur le mode sexuel, les femmes l’entretiennent sur l’affectif. Ce qui fait dire, à tort, que l’homme aurait plus de besoins sexuels. Je dirai plutôt que la sexualité pour lui agit comme une sorte d’aimant vers sa compagne. Tandis qu’elle ressent la nécessité de partager des moments forts de complicité amoureuse.
Evidemment il peut y avoir ce même schéma dans un couple homosexuel. Et une femme peut tout à fait fonctionner sur le mode de la sexualité tandis que son compagnon s’appuiera plus sur le côté affectif. En tout cas, lorsque les deux partenaires parviennent à s’apporter mutuellement ce qui leur parait essentiel, la question de la sexualité ne se pose pas puisque les rapports sexuels se maintiennent à un rythme suffisant.
Face à la frustration sexuelle, comment convaincre l’autre d’avoir plus de rapports ?
Malheureusement, quand l’un ou l’autre a le sentiment d’être frustré, que ce soit sur le plan de l’amour, de la tendresse ou du sexe, de ne pas obtenir ce qui est essentiel pour lui tant sur le plan de l’amour, de la tendresse et de la sexualité, il finira soit par se détourner du sexe ou au contraire à en demander encore plus.
Par exemple, l’un peut faire la grève du sexe parce qu’il considère que l’autre n’est pas assez attentif. Et chez l’autre, ces refus répétés seront ressentis comme un désinvestissement amoureux. Autant dire que ces mécanismes fréquents entrainent toujours un éloignement. Il ne faut donc jamais occulter la question. En revanche, la réponse se trouve le plus souvent en amont de la sexualité.
Alors plutôt que de réclamer plus de rapports, il est nécessaire de faire le bilan de la relation. A partir de quand les rapports sexuels se sont réellement espacés ? Quels sont les moments agréables passés ensemble ? Quels sont les projets du couple ? etc.
Chacun doit pouvoir exprimer ses manques et ses aspirations. Enfin, la première démarche doit rester de l’ordre de l’intime. C’est-à-dire se retrouver pour des moments tendres, en tête-à-tête. Oser se retrouver charnellement sans forcément chercher un rapport sexuel immédiat. Eventuellement, oser exprimer ce à quoi on aspire sexuellement car c’est parfois aussi une sexualité pas suffisamment satisfaisante qui peut éloigner les amants.
Brigitte Lahaie
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