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François-Xavier Piétri : "La voiture électrique, c'est un désastre écologique et social"

Par JBG

Face à l'arrivée de la Chine sur le marché européen des voitures électriques, nos entreprises françaises sont elles préparées? François-Xavier Pietri était l’invité d’André Bercoff sur Sud Radio le mercredi 24 mai 2023 dans "Bercoff dans tous ses états".

François-Xavier Pietri invité d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio. voiture électrique
François-Xavier Pietri invité d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio.

Auteur du livre voitures électriques, ils sont devenus fous, François-Xavier Pietri reviens sur la situation de concurrence entre constructeurs asiatiques et particulièrement chinois face aux constructeurs européens sur le marché de la voiture électrique.

"On est dans un mensonge considérable" sur le sujet de la voiture électrique

Face au géant qui tente de conquérir le marché européen de la voiture électrique, à savoir la Chine, "nos entreprises essaient de s’y préparer désespérément" prévient François-Xavier Pietri . "Mais le problème c’est qu’on a fait sauter toutes les barrières. On avait une barrière technologique à l’entrée sur l’Europe qui était le moteur thermique. Mais en choisissant le moteur électrique, on a levé les barrières et on ouvre le marché aux chinois. Il faut prendre ça très au sérieux". François-Xavier Pietri met en garde contre une hégémonie chinoise : "aujourd’hui, la Chine vend 1 voiture électrique sur 2 dans le monde. 80% des batteries sont chinoises. On nous dit que les Français et les Européens se préparent à ça et investissent pour construire des voitures électriques, mais ils vont construire quoi ? Un moteur électrique, il n’y a pas plus simple. Dans un moteur électrique y a 70 pièces, dans un moteur thermique il y en a 350. Donc il n’y a pas de saut technologique. En fait, ils vont construire des mégafactory. Mais c’est avec un groupe chinois. On n’a pas la technologie. Si on l’a, on est très en retard. La Chine a dans ce domaine-là 10, 15 ans d’avance sur nous. Bienvenus à nos amis les Chinois".

"En ouvrant l'argument du bénéfice CO², c’est là où il y a un immense mensonge dans tout ça. Une voiture électrique à sa naissance, quand elle sort de son usine, elle naît avec un déficit carbone gigantesque. Pour construire la batterie, il faut du cobalt, qu’on trouve au Congo et qui est produit par la Chine. Il faut aussi du lithium, qui vient beaucoup des pays d’Amérique du Sud. Et donc pour construire une voiture électrique et une batterie, on a déjà un déficit carbone qui est considérable. Au point que l’ADEM nous dit que pour qu’un véhicule moyen arrive à rattraper son déficit de carbone par rapport à un véhicule thermique, il faut qu’il roule 70.000 km. Donc il faut qu’il ait vécu 5 ans, vu qu'en France on roule 13.000 km par an. Il faut 5 ans de circulations avant qu’un véhicule moyen fasse mieux qu’un véhicule thermique.On est un peu dans un mensonge qui est assez considérable sur ce sujet-là".

"On ne peut plus rien faire sans les Chinois"

"On ne peut rien faire aujourd’hui sans les Chinois" rappelle François-Xavier Pietri.  Alors il y a des investissements qui sont faits, en Europe, mais il n’en demeure pas moins aujourd’hui l’essentiel des batteries sont fabriquées en Chine, en Asie, en Corée, etc". L'ancien journaliste évoque ensuite la question de la souveraineté : "l’autre chose qui est assez dingue c’est qu’on se met en dépendance de matières premières qu’on n’a pas chez nous.  80% de la production mondiale de cobalt c’est le Congo. Avant, enfin je parle d’aujourd’hui, on construisait nos moteurs. Là on va aller acheter des matières premières, assembler des voitures en France et le gain technologique a disparu".

"Les constructeurs, ça les arrange puisqu’ils ont besoin de moins de monde. Pour fabriquer les voitures électriques, là où il faut 5 ouvriers pour construire un diesel, il en faut 3 pour une électrique. Mais les constructeurs, eux, gagnent beaucoup d’argent sur une voiture électrique. Le prix moyen d’une voiture électrique en France c’est 46.000 €. D’ailleurs vous avez remarqué qu’on affiche plus le prix des voitures. On indique plus que 150 euros par mois. D’ailleurs, quand on interroge les Français, une large partie d’entre eux disent 'on ne veut pas de l’électrique parce que c’est trop cher'. Donc on met en place des aides, ça ne remplace pas tout. D’autant qu’on s’est aperçu que notre bonus aux voitures électriques finançait surtout des voitures chinoises. 40 % du bonus, sur 1,2 milliard d’euros par an, sert à subventionner des véhicules fabriqués en Asie".

Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.

Retrouvez “Le face à face” d’André Bercoff chaque jour à 13h dans Bercoff dans tous ses états Sud Radio.

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